Comment prévenir le diabète ? Et comment, pour les diabétiques, vivre avec ? Telles étaient les problématiques posées hier au siège de la direction de la Protection civile d'Alger. Cette rencontre a coïncidé avec la célébration, le 14 novembre, de la Journée mondiale du diabète. Pour les conférenciers, la prévention reste le meilleur «outil de campagne de sensibilisation». Le recours au dépistage est aussi l'un des moyens les plus recommandés. Pour le docteur Habbitouche, directeur du centre de diabète des Annassers (Alger), «il faut ancrer la culture du dépistage dans la société algérienne». Même si le tabagisme et la malbouffe sont considérés comme les premiers responsables du diabète, l'interlocuteur a mis en relief d'autres facteurs déclenchants, avançant que «le diabète prend de l'ampleur dans notre pays où on enregistre 3 millions de diabétiques». «Le diabète peut être d'origine héréditaire mais, le plus souvent, il a pour racine un mauvais régime alimentaire», explique le médecin. «Ces dernières années, les Algériens se sont mis à manger n'importe comment. D'où l'émergence de l'obésité dans notre société. Une nourriture trop grasse et trop sucrée peut développer le diabète. Ce qui a malheureusement augmenté les risques, notamment avec le phénomène de la sédentarisation sur le plan professionnel», a-t-il argumenté. D'autre part, il a affirmé que «de plus en plus de jeunes sont devenus diabétiques en raison du stress accumulé durant la décennie noire». La cause, poursuit-il, est que des adolescents ont accumulé dans leur subconscient des chocs psychiques datant de cette triste période. D'autres citoyens, frustrés par l'érosion du pouvoir d'achat, la cherté de la vie et les problèmes sociaux (crise du logement, chômage, déperdition de valeurs morales), ont contracté le diabète. Toutefois, le médecin a précisé que ces facteurs ne sont que déclenchants. Le pied diabétique prend des proportions alarmantes Détaillant scientifiquement les origines du diabète, le docteur Habbitouche a indiqué que «lorsque le pancréas ne donne plus d'insuline, le surplus de sucre n'est donc pas absorbé, ce qui rend une personne diabétique. C'est le diabète de type 1. Il touche généralement des individus dont l'âge varie de 0 à 20 ans». «Le diabète de type 2 apparaît pour sa part à partir de l'âge de 40 ans. Il est source de complication, avertit le conférencier, car il n'est pas symptomatique. Il peut provoquer la cécité et des complications rénales, entraînant le diabétique à effecteur des dialyses.» Sur sa lancée, l'interlocuteur n'a pas omis d'évoquer les complications cardio-vasculaires et les attaques cardio-cérébrales. En revanche, le point sur lequel a insisté l'intervenant est particulièrement le pied diabétique. Selon lui, «il prend des proportions alarmantes. C'est devenu un problème majeur de santé publique. Il pousse dans la plupart des cas les malades à accepter l'amputation du pied pour mettre fin à la gangrène». L'absence en Algérie de spécialistes en podologie ainsi que de centres les regroupant est déplorée. Les pouvoirs publics sont interpellés. En outre, le directeur du centre des Annassers a estimé que «dans 70% de cas, le diabète est accompagné d'une hypertension artérielle». Ce qui reste à faire ? En présentant toutes ces données, le docteur Habbitouche dit que «le diabète n'est pas une fatalité. Des conditions d'hygiène s'imposent pour pouvoir vivre avec cette maladie le plus normalement possible. Un bilan annuel est recommandé pour prévenir toute dangerosité. Quant aux citoyens non malades, le dépistage est le meilleur allié. L'activité sportive est fortement conseillée (30 minutes de footing ou 40 minutes de marche par jour) pour déstresser et brûler le surplus de calories. Ils doivent également manger une nourriture saine.