Les prix de l'huile d'olive ne sont pas fixés selon la loi de l'offre et de la demande, mais ce sont les vendeurs intermédiaires qui les fixent. Ces intervenants activent dans l'informel et détiennent le monopole sur la filière, se plaignent certains producteurs d'huile d'olive de la région centre , rencontrés au Salon international de l'agriculture «Agro expo-Filaha» qui se tient du 22 novembre jusqu'à demain au Palais des expositions des Pins maritimes. Ils interpellent, en effet, le département de Rachid Benaïssa pour une réelle prise en charge, notamment en termes de régulation et de création d'un réseau de distribution de ce produit prisé par la famille algérienne. Les mêmes producteurs sont revenus sur les contraintes et les limites de la filière. Outre la prédominance d'une production informelle, la majorité des oléiculteurs ne disposent pas de moyens financiers pour créer leurs propres huileries et recourent aux services des oléifacteurs. Ces derniers sont endettés et subissent de plein fouet les problèmes de la filière surtout lorsque la production oléicole est en recul. L'absence d'un circuit de distribution accentue les problèmes de la filière, attestent les mêmes oléiculteurs. Pour la fixation des prix de vente, ils regrettent l'absence de considération pour les producteurs qui font des efforts pour améliorer la qualité de leur produit. Les prix de vente sont fixés de la même manière pour les différentes huiles malgré la différence de qualité entre elles. Qu'elles soient trop acides ou de très bonne qualité, les agriculteurs sont obligés de vendre leur huile au prix fixé par les intermédiaires qui se chargent de sa revente. La création d'un label de qualité demeurera un leurre tant que les contraintes de la filière ne soient pas réglées. «Pour avoir un label de qualité, il faudra garantir la traçabilité», remarquent les oléiculteurs qui reconnaissent qu'une grande partie de leurs collègues fuient ce procédé car ils seront obligés de payer leurs impôts. Concernant l'exportation de l'huile d'olive, ils pensent que la production nationale n'a pas de chances pour qu'elle soit placée sur le marché international. Pis encore, elle risque d'être concurrencée par l'importation des huiles européennes qui seront cédées à prix compétitifs suite au démantèlement tarifaire instauré dans le cadre de l'accord d'association avec l'Union européenne. Pour pouvoir développer la filière oléicole, les intervenants plaident pour la création d'entreprises spécialisées, notamment dans les emballages des huiles. En s'organisant à travers la Fédération nationale de l'olive (Fedao) depuis une année, ils œuvrent pour l'amélioration de la qualité et par la même le développement de la filière. Ouverte à l'ensemble des intervenants en amont et en aval de la filière, la fédération a pour ambition de mettre en valeur cette filière qui a besoin d'être valorisée. En prévision de la prochaine récolte, les oléiculteurs s'attendent à une meilleure production cette année, laissant présager une baisse des prix.