Les spécialistes s'accordent à dire d'ores et déjà que la prochaine récolte sera moindre. En l'absence d'un dispositif de régulation, la commercialisation de l'huile d'olive échappe à toute norme régissant le marché. Le prix du litre d'huile d'olive est fixé de manière aléatoire. La loi du marché n'est pas respectée. Alors que la production oléicole pour la saison écoulée avoisine les 6,5 millions de litres d'huile d'olive, les prix volent à des altitudes vertigineuses. Pourtant, les professionnels du métier s'accordent à dire que les subventions de l'Etat concernant la filière oléicole, ont été d'un apport non négligeable. Ces faits positifs n'ont pas influencé le prix du litre qui oscillait cette année entre 300 et 350 DA le litre. Cet état de fait est expliqué par l'inexistence d'un circuit officiel pour la commercialisation, laissant le champ libre aux intermédiaires qui, comme dans toutes les filières, dictent leur loi où seul le profit prime. Les spécialistes unanimes estiment que la prochaine récolte sera moindre. En conséquence, les prix risquent de prendre l'ascenseur. Pour les producteurs, la cherté du produit profite aux propriétaires des huileries et leurs réseaux qui tirent la plus forte marge bénéficiaire. Au regard de la difficulté à récolter les grains, manuellement, dans des conditions météorologiques pénibles et comparativement au coût de l'huile industrielle, nombreux sont ceux qui considèrent que 350 DA le litre d'huile d'olive n'est pas cher payé. Cet argument est consolidé par le fait que de nombreuses familles vivent de leur récolte annuelle et n'ont aucune autre ressource financière. Pour réduire le prix d'un produit label, l'Etat devrait prévoir un soutien direct en intégrant cette huile dans la nomenclature des produits de consommation, à l'image du lait, de la semoule. Les responsables, avec l'aide des professionnels, ont aussi la possibilité de créer une industrie autour, avec par exemple des unités de mise en bouteille, destinée à l'exportation. L'absence d'une stratégie de marketing laisse le secteur livré à lui-même et en proie à toutes les malversations. La vente d'une huile sur les bords de la route, souvent frelatée, exposée pendant des heures au soleil, sont autant de pratiques en totale contradiction avec la valeur thérapeutique prouvée de l'huile kabyle, comme l'identifient la majorité des Algériens. Bouira, wilaya agricole, dispose d'une superficie utile (SAU) totale estimée à 190.152 hectares, répartie entre les cultures maraîchères, arboricoles et céréalières, de deux grands barrages permettant l'extension des périmètres irrigués que sont celui des «Arhibs», à l'ouest et d'El Esnam à l'est. L'oléiculture et la production céréalière constituent les activités agricoles les plus répandues à travers le territoire de la wilaya au côté de l'apiculture, l'élevage, la production laitière... Estimé à environ 2550.000 oliviers occupant plus de 14.000 ha, l'espace est passé à près de 22.000 ha grâce aux différentes aides attribuées par l'Etat aux agriculteurs pour la réalisation des cuvettes et autres greffes. Signalons enfin, que M'chedallah qui englobe 12.000 hectares d'oliviers et produit une huile au taux d'acidité inférieur à 1%, figure parmi les régions à très forte densité d'oliviers.