Le chef de l'Etat burkinabé Blaise Compaoré, au pouvoir depuis 1987, a remporté sans surprise l'élection présidentielle du 21 novembre avec plus de 80% des suffrages, un résultat contesté par quatre candidats d'opposition. Agé de 59 ans, il briguait théoriquement son dernier mandat à la tête de ce pays enclavé d'Afrique de l'Ouest, l'un des plus pauvres du monde. Mais son parti a dit vouloir réviser la Constitution pour lui permettre de se représenter après 2015, un projet qu'il n'a pas exclu tout en se gardant d'indiquer son choix. Blaise Compaoré a été réélu dès le premier tour avec plus de 1,35 million des voix, soit 80,2% des suffrages exprimés, selon les résultats provisoires proclamés jeudi à Ouagadougou par Moussa Michel Tapsoba, président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni). 3,2 millions de personnes étaient appelées aux urnes. Le taux de participation à cette élection a atteint 54,9%, contre 57,66% en 2005. Dans une déclaration commune, les candidats Sankara et Diallo ainsi que Boukary Kaboré et François Ouampoussogo Kaboré avaient rejeté dès mardi les résultats, au nom de «graves irrégularités», et réclamé la tenue d'un nouveau scrutin «dans des conditions régulières». Ils avaient dénoncé dès avant le vote des «irrégularités» sur les cartes d'électeur, qui faisaient planer selon eux un risque de fraude.