Le phénomène de l'encombrement dans les alentours de la capitale pourrait avoir de longues années devant lui, il donne l'impression de s'installer dans la durée. Au train où vont les choses et notamment depuis l'installation de cette culture de l'émeute pour atteindre généralement la capitale, la circulation est devenue quasiment insupportable, que ce soit à l'intérieur, à Alger centre, ou dans la périphérie. Il suffit que des journées de fête s'installent pour qu'il ne soit plus possible de prendre la route pour aller quelque part vers l'intérieur du pays. A la veille de la fête de l'Aïd, plusieurs tronçons empruntés pour aller vers l'ouest, l'est ou le sud du pays, se sont avérés presque bloqués pour des automobilistes abattus par ce sempiternel problème de bouchon. La route menant vers la Kabylie a été bloquée au niveau de la localité de Boudouaou, Les habitants de cette localité avaient coupé la principale et seule route qui dessert la capitale de la Kabylie et l'est du pays. Les automobilistes qui fréquentent cette route ont été otages des files interminables et des embouteillages. Les usagers qui s'apprêtaient à rejoindre la capitale ou d'autres wilayas pour fêter en famille l'Aïd ont vécu le calvaire ce jour-là, puisqu'ils étaient dans l'obligation d'attendre au moins 7 heures pour voir fluidifier la circulation. Des automobilistes se plaignent par ailleurs du grand nombre de barrages. «Nous vivons le calvaire pour aller d'un endroit à un autre», dira Mekhlouf, un chauffeur de camion tenu de faire la navette entre la capitale et le sud du pays. 5 heures pour un trajet de 50 km Pour Akli, un médecin travaillant à Sétif et demeurant à Alger, «depuis quelques mois, la circulation est devenue infernale sur plusieurs axes routiers du pays, notamment à proximité d'Alger, pour ces journées de fêtes, les responsables concernés auraient dû fournir un petit effort pour une meilleure fluidité durant ces journées exceptionnelles». Il a déclaré avoir fait cinq heures pour un trajet de 50 km sur une autoroute. Plusieurs automobilistes trouvent qu'il y a trop de police et de gendarmerie installés sur l'autoroute entre Alger et Beni Amrane, dans la wilaya de Boumerdès. En revanche, tous les jours, des bouchons s'étendent sur plusieurs kilomètres à proximité de ces points de contrôle. Toutes les voies sont occupées par des voitures, poids lourds, autocars. La bande d'arrêt d'urgence et l'accotement sont bloqués. Même le passage des ambulances est devenu difficile. A chaque barrage, les automobilistes patientent en moyenne plus de 30 minutes, souvent plus. Les communes d'Alger souffrent toutes de la circulation. La route entre Chevalley et Bouzaréah est quotidiennement bloquée, notamment à Air de France. En attendant le téléphérique qui reliera Bouzaréah à Bab El Oued, on se demande s'il y a un plan pour désengorger la commune de Bouzaréah. Enfin, beaucoup d'automobilistes et d'usagers des transports en commun s'interrogent sur le rôle exact de ces points de contrôle. Sont-ils destinés à bloquer et freiner la circulation routière ou bien pour contrôler réellement les gens et sécuriser la capitale ?