«Le fléau du sida prend des proportions alarmantes en Algérie. Un nouveau cas est enregistré chaque 10 heures», a affirmé le président de la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (Forem), le professeur Mustapha Khiati, lors de la journée de formation organisée au profit des imams de la capitale dans le cadre de la campagne de sensibilisation de lutte contre le sida. Rappelant que 600 nouveaux cas de sida sont recensés au cours des neuf premiers mois de l'année en cours, il affirme que ces chiffres rendus publics demeurent en deçà de la réalité, et ce, à cause d'un manque de campagnes de dépistage rigoureuse du VIH sida. Selon lui, chaque nouveau cas signifierait dix autres cas non déclarés. Et pour toucher un plus grand nombre de personnes, notamment les jeunes, la Forem a interpellé le ministère des Affaires religieuses pour le lancement d'une campagne de sensibilisation à travers les imams. A cet effet, une journée de formation a été organisée hier à Dar El Imam, à Mohammadia, pour permettre aux imams de s'enquérir sur les détails de la maladie virale qui se transmet, pour rappel, par voie sexuelle, sanguine ou de la mère à l'enfant durant la grossesse ou l'allaitement. Mustapha Ben Mehdi, conseiller au ministère des Affaires religieuses et des Wakfs, a indiqué en marge de la rencontre que le ministère s'est engagé depuis plusieurs années dans la lutte contre le virus mortel, à travers l'organisation de plusieurs campagnes de sensibilisation, notamment lors des prêches. Aussi, des sessions de formation des précepteurs et des imams sont organisées pour les informer sur les moyens de transmission et les mesures de prévention à prendre. Il affirme dans ce sillage que le ministère a consacré une partie de l'argent de la zakat aux sidéens afin de les soutenir moralement et psychologiquement. Plus explicite, il indique que les malades peuvent se présenter au ministère et bénéficier d'une aide financière qui leur permettra une réinsertion sociale. M. Benmehdi estime toutefois que la prise en charge psychologique est très importante afin d'éviter aux malades certaines dérives. Il rappelle que le ministère a aussi édité le guide des imams et des précepteurs, distribué à l'échelle nationale, qui axe dans une de ses parties sur la santé publique.