Le fléau des enfants maltraités en Algérie est alarmant. Le chiffre de 4600 enfants violentés communiqué par la Dgsn ne correspond en réalité qu'aux statistiques recensées par cette institution durant cette année. Cependant, ce même chiffre est loin de refléter le degré de maltraitance, toute forme confondue, que subissent les enfants algériens. Ceci pour la simple et bonne raison qu'en plus des chiffres révélés par la Direction générale de la sûreté nationale, il faudra ajouter ceux recensés par la Gendarmerie nationale ainsi que les statistiques d'autres organismes spécialisés dans le domaine de la protection et la promotion des droits des enfants. Contacté hier, le professeur Mustapha Khiati, président de la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (Forem), soutient d'entrée que le nombre des enfants maltraités en Algérie s'élève à quelque 10 000 cas qui sont dénombrés annuellement. «Ce chiffre est notamment valable pour cette année 2010», renchérit le président de la Forem, en expliquant que ces 10 000 enfants se rapportent aux cas qui sont connus des différents services cités plus haut. Sur sa lancée, le président de la Forem fera part en outre du fait que 2000 enfants ont fait l'objet de sévices sexuels, ce qui dénote on ne peut mieux manifestement de l'ampleur gravissime prise par le fléau des agressions contre les enfants. Les statistiques communiquées plus haut donnent froid dans le dos, mais ce qui choque encore plus, c'est le fait de se rendre à l'évidence qu'en sus des 10 000 cas recensés, ce sont des milliers d'autres enfants qui subissent en silence différentes formes d'agression. En attestent à juste titre les propos exprimés en ce sens par notre interlocuteur, le professeur Khiati qui soutient mordicus que le nombre de 10 000 enfants violentés constituant des cas déclarés auprès des différents organismes ne représente, de son avis, qu'«une minorité étant donné que la plus grande majorité des enfants maltraités souffrent en silence», a affirmé le président de la Forem. Ce dernier préconise que pour lutter contre le fléau des violences contre les enfants en Algérie, il est, de son avis, urgent «d'instaurer une coordination entre les différents services chargés de la protection des enfants et ce à même d'aboutir à assurer une prise en charge efficiente». Cela dit, et pour revenir au chiffre de 4600 enfants violentés recensés en 2010 par la Dgsn, l'on retrouve parmi ces derniers quelque 1359 enfants victimes de violences sexuelles, dont 781 filles, et 374 autres qui ont été victimes de maltraitances. 17 enfants et adolescents ont été victimes d'homicides volontaires et 157 autres ont été victimes de détournement.