Lors de la réunion qu'ils ont tenue mercredi à l'hôtel Mercure, les présidents de clubs professionnels ont décidé d'interpeller la Fédération algérienne de football ainsi que le ministère de la Jeunesse et des Sports au sujet de certains problèmes qu'ils souhaiteraient voir réglés dans les plus brefs délais. En ce qui concerne la première, leur vœu est de la voir prendre une série de mesures liées à la gestion du championnat comme la possibilité de recruter 5 joueurs au mercato ou celle de pouvoir faire jouer en même temps trois joueurs étrangers. Pour ce qui est du ministère, ils espèrent le voir débloquer les aides promises au lancement du professionnalisme, notamment les 10 milliards de centimes accordés à titre de prêt à chaque club et l'attribution d'une assiette de terrain de 6 hectares (au lieu des 2 hectares qu'on annonçait) pour l'édification d'un centre de formation. On avait remarqué que la réunion en question n'avait attiré que 9 présidents de clubs (dont 2 de la Ligue 2) sur les 32 que comptent les deux championnats professionnels. Et sur ces 32, nous ne sommes pas surs qu'ils sont nombreux ceux qui peuvent prétendre avoir répondu à tous les critères inscrits aussi bien dans les textes de la FAF que dans le cahier des charges du professionnalisme élaboré par le MJS. Pour transformer son club en entité professionnelle, il y avait une démarche à suivre consistant, dans une toute première étape, à mettre en place une cellule chargée d'étudier les voies et moyens nécessaires à ce passage du statut amateur à celui de professionnel. L'étape suivante consistait à prendre attache avec un notaire appelé à entériner la création de la nouvelle société commerciale à objet sportif. Ce dernier se basant sur le décret exécutif relatif au professionnalisme aurait expliqué qu'il y avait trois alternatives à savoir la création soit d'une Eurl où il y a un associé unique qui n'est autre que le club amateur avec tout son patrimoine, soit d'une Sarl où le maximum d'actionnaires est de 7, soit d'une SPA où le nombre d'actionnaires est illimité. Un conseil d'administration sans membres On sait que c'est troisième option que tous les clubs algériens ont choisie mais de là à dire qu'ils l'ont fait dans les normes réglementaires, cela reste à prouver. En effet, le notaire en question aurait invité tous ces gens là à faire une évaluation du patrimoine du club amateur de manière à ce qu'il soit actionnaire dans la société commerciale. Cette évaluation se fait par un spécialiste, que l'on nomme commissaire aux apports, délégué par le président du tribunal de la circonscription du club concerné sur demande de ce dernier. Or que lisons-nous dans la presse ces derniers temps ? Que des présidents de clubs, qui se sont érigés en présidents du conseil d'administration des sociétés commerciales sportives par actions, vont demander une estimation du patrimoine de leurs clubs respectifs. Cela veut dire quoi ? Tout simplement que ces clubs là ont été acceptés par la FAF et la MJS alors qu'ils n'ont pas répondu aux dispositions du décret et du cahier des relatifs au professionnalisme. Et nous ne parlons pas de ces présidents de clubs qui avouent n'avoir pas ouvert le capital de la société commerciale puisque le prix de l'action n'a pas encore été arrêté. Selon ce que nous savons il n'y a que deux clubs qui ont obéi aux textes réglementaires et dont on peut dire qu'ils ont pris plusieurs longueurs d'avance sur les autres équipes. Il s'agit de l'USM Alger avec un actionnaire majoritaire qui est l'ETRHB-Haddad et la JSM Béjaïa où là nous trouvons quatre actionnaires en plus du club amateur. Ce sont les seuls clubs dont nous avons appris qu'ils ont fait appel à un commissaire aux apports qui a évalué le patrimoine de l'entité amateur. Il semblerait que la FAF et le MJS ne pouvaient pas refuser que les clubs restent en marge du professionnalisme car ils étaient pris par le temps. Il fallait démarrer le championnat professionnel même si, dans le fond, tous les clubs sont toujours amateurs en dehors de l'USMA et de la JSMB. Au lieu donc de s'inquiéter des 10 milliards et du nombre de joueurs étrangers à aligner dans un match, les présidents de ces clubs retardataires feraient mieux de hâter le processus de professionnalisation des associations sportives qu'ils gèrent. Mais il n'est pas sur que nous ayons les hommes adéquats à la tête de ces clubs, des hommes qui devraient comprendre que céder leur place ne répond à aucune forme d'humiliation.