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La sexualité des Algériens
Publié dans Le Temps d'Algérie le 01 - 12 - 2010

Pour l'âge, la proportion de ceux qui pensent que les rapports sexuels doivent avoir lieu uniquement dans le cadre du mariage passe de 86% pour les 18-24 ans à 97% pour les 55 et plus. Concernant le niveau d'instruction, cette proportion passe de 97% chez les analphabètes à 85% chez les diplômés du supérieur.
Ainsi si on observe quelques différences entre sexe, milieu de résidence, niveau d'instruction ou âge, la tendance, dans l'ensemble des composantes de la population est que les relations sexuelles doivent se dérouler seulement dans le cadre du mariage.
Ceci représente à l'évidence une vision très conservatrice. Elle semble toutefois, avec une fréquence non négligeable, contredite par les pratiques réelles comme nous l'avons dit plus haut à propos de la première expérience sexuelle ou des pratiques sexuelles des célibataires qui ont un ami ou un fiancé.
Ainsi la proportion d'Algériens dont la première expérience sexuelle s'est déroulée hors mariage est assez importante. De la même manière que la proportion d'Algériens célibataires qui ont des relations sexuelles avec une amie ou leur fiancée.
Ainsi sur 6,8 millions d'hommes adultes qui disent que les relations sexuelles doivent se dérouler dans le cadre du mariage, près de 40% ont eu une première expérience sexuelle hors mariage, et sur les 7,1 millions de femmes qui l'affirment, 13% ont eu aussi une première expérience sexuelle hors mariage.
Le plus troublant est de trouver des personnes qui ont des rapports sexuels hors mariage avec leur ami(e) ou leur fiancé(e) et qui affirment que les rapports sexuels doivent avoir lieu uniquement dans le cadre du mariage.
La situation est la suivante. Rappelons d'abord que la proportion de célibataires qui ont un ami ou une fiancée est de 50% pour les hommes et 43% pour les femmes.
Sur ces hommes célibataires qui ont une amie ou une fiancée, 40% disent qu'ils ont des rapports sexuels avec leur partenaire. Sur ces 40%, à peu près la moitié dit qu'il faut que les rapports sexuels se déroulent uniquement dans le cadre du mariage.
Pour les femmes, 27% ont des rapports sexuels avec leur ami ou leur fiancé. Environ la moitié d'entre elles pense aussi que les relations sexuelles doivent se dérouler uniquement dans le cadre du mariage.
La contradiction précédente n'est pas rare, puisqu'elle concerne quand même plus d'un demi-million d'hommes célibataires et presque autant de femmes (300 000), soit un total de près d'un million sur plus de cinq millions qui ont un ami ou un fiancé.
En fait, parmi ceux qui ont des rapports sexuels avec leur ami ou fiancé, il y a une proportion légèrement plus grande de personnes qui pensent que les relations sexuelles doivent se dérouler dans le cadre du mariage que ceux qui pensent qu'elles peuvent se passer en dehors du mariage.
La contradiction relevée est importante puisqu'elle traduit une pratique relativement générale qui ne peut être assumée comme telle parce que la tradition et le conservatisme pèsent encore très fortement sur la société. Il faut toutefois souligner que ce qui gêne la positivisation de ces comportements et leur légitimation réside aussi dans la faiblesse de la communication sociale qui empêche que ces comportements soient reconnus comme non minoritaires et non déviants.
L'écrasante majorité, hommes ou femmes, pense que la virginité de la femme avant
le mariage est absolument indispensable
La question de la virginité est sans doute une de celles qui reflètent le mieux le modèle de relations qui prévaut dans notre société. La majorité des Algériens pense en effet que les rapports sexuels doivent se faire uniquement dans le cadre du mariage.
Il est donc tout à fait cohérent que cette même majorité pense que la femme doit rester vierge jusqu'au mariage. Ce jugement reste cohérent avec le fait que, dans la plupart des cas, même si les amis ou fiancés ont des rapports sexuels, ils se réduiraient à des baisers ou des attouchements. Mais Il est quand même assez étonnant qu'une société qui a connu autant de bouleversements soit demeurée très conservatrice sur la question de la virginité.
Dans la société traditionnelle, la nouvelle mariée, si elle n'avait pas fait auparavant l'objet d'un divorce, d'une séparation ou d'un veuvage, devait absolument être vierge.
Le défaut de virginité l'exposait à être reconduite chez ses parents le lendemain de la nuit de noces sans aucune autre justification, jetant ainsi le déshonneur sur sa famille.
Cette dernière pour laver son honneur pouvait aller jusqu'au meurtre de la jeune fille, en toute légitimité (dans le droit traditionnel s'entend). Ce modèle reste encore valable dans certains pays, sinon chez nous, avec les crimes d'honneur. Il était profondément ancré dans le fonctionnement de la société traditionnelle, et le comportement individuel s'y conformait.
La déstructuration progressive de la société traditionnelle permettait d'anticiper sinon une disparition de l'exigence de la virginité tout au moins une baisse progressive de cette exigence, dans la mesure où le type de rapports sociaux qui avaient rendu la virginité nécessaire a été profondément altéré.
Si les résultats de ce sondage confortent quelque peu cette idée avec plus de 10% des adultes qui jugent la virginité souhaitable mais pas nécessaire, la vitesse à laquelle se réduit cette exigence de la virginité reste extrêmement lente, puisque pas moins de 90% la jugent quand même indispensable.
Cette opinion est partagée de la même manière par les hommes et les femmes. Elle est légèrement moins répandue en milieu urbain qu'en milieu rural (88% en milieu urbain contre 93% en milieu rural), diminue légèrement avec le niveau d'instruction (passe de 95% pour les analphabètes à 80% pour le niveau supérieur).
L'effet de l'âge est beaucoup plus ambigu. Si la tendance est bien à la diminution, selon l'âge, de la proportion jugeant que la virginité est indispensable, cette proportion fluctue quand même d'une tranche à l'autre : 91% pour les 18-24, 86% pour les 25-34, 90% pour les 45-54 et enfin 94% pour les 55 et plus.
Pour confirmer ces opinions sur la nécessité de la virginité avant le mariage, nous avons demandé aux interviewés ce qu'ils pensent des femmes qui ont perdu leur virginité,
sous forme de question ouverte, c'est-à-dire que nous n'avons pas présenté à l'interviewé des réponses prédéfinies entre lesquelles il avait à choisir, mais nous l'avons laissé libre de formuler toute réponse. Cette question a été posée aussi bien aux hommes qu'aux femmes. Nous avons distingué trois situations de la femme qui a perdu sa virginité.
La première situation est celle de la femme qui a perdu sa virginité par choix personnel. La majorité des Algériens jugerait une telle femme de manière très négative, souvent de manière extrêmement sévère. 56% des Algériens pensent qu'une telle femme est sans honneur et sans dignité ou une prostituée, ou qu'il faut la punir.
Un peu plus de 21% la jugent de manière tout aussi négative, mais peut être de manière un peu moins stigmatisante : elle est fautive, c'est une femme inconsciente, folle ou stupide, c'est une femme non musulmane, c'est une femme qui doit être rejetée par la société, elle doit assumer ses responsabilités, etc.
Seuls 9% pensent qu'elle est libre de ses choix. Il faut noter les fortes proportions des gens qui ne savent pas ou ne répondent pas (6,2%).
Enfin 10% donnent une autre réponse que celles qu'on vient de citer. On retrouve ces jugements aussi bien en milieu urbain qu'en milieu rural ou chez les hommes que chez les femmes.
Les jeunes se distinguent, ici, par une attitude nettement plus clémente : ils sont 15% à dire qu'elle est libre de son choix dans les 18-24 ans, contre 6% chez les 55 et plus. L'effet de l'âge apparaît, ici, plus nettement que celui du niveau d'instruction : ils sont 4% chez les analphabètes à juger qu'elle est libre de son choix, contre 11% dans le supérieur.
La deuxième situation qu'on a proposée est celle où la femme a été trahie. La majorité de la société trouve à la femme, dans ces conditions, des circonstances atténuantes : 31% jugent qu'elle est plutôt victime, 27% qu'elle est fautive ou inconsciente, 24% ont des jugements divers, et enfin 18% continuent à la juger sans lui trouver aucune circonstance atténuante, la jugeant de prostituée ou d'amorale.
Les femmes tendent ici à être plus compréhensives que les hommes. Ainsi 13% des hommes traiteraient quand même de prostituée une femme se retrouvant dans cette situation contre seulement 1% des femmes. Le niveau d'instruction et l'âge joueraient ici pour un peu plus de tolérance.
Alors qu'il n'y a pratiquement pas de différence entre l'urbain et le rural. La troisième situation est celle de la femme violée. Dans ce cas-ci, près de 64% des Algériens adultes pensent que c'est une victime ou qu'elle n'est pas fautive. 15% pensent qu'il faut la prendre en charge. 5% qu'elle est fautive et enfin 16% expriment des avis divers ou ne répondent pas. Des différences sensibles existent, ici, entre les hommes, les femmes, ces dernières se montrant plus compréhensives.
On vient de voir que si on se base sur le critère de la virginité, l'écrasante majorité des Algériens reste sur une position conservatrice. Mais il existe quand même une proportion de 10%, qui juge que si elle est souhaitable la virginité n'est pas indispensable.
Afin de voir jusqu'où la position conservatrice est remise en cause chez ces personnes, nous avons posé une question aux hommes pour savoir s'ils se marieraient ou se seraient mariés avec une femme non vierge. Aux femmes nous avons posé la question si elles accepteraient de perdre leur virginité hors mariage ou si elles auraient consenti à la perdre si elles en avaient eu l'occasion avant le mariage.
Pour les hommes, la réponse à la question est Oui à 70%. Il n'y a pratiquement pas de différence entre les âges ou le niveau d'instruction, signifiant ainsi que c'est le fait de refuser le tabou de la virginité qui est déterminant dans le fait d'accepter ou non de se marier avec une femme non vierge, plutôt que le niveau d'instruction ou l'âge. Pour les femmes, la proportion est inverse de celle constatée chez les hommes.
C'est-à-dire que seulement 26% des femmes qui affirment que la virginité n'est pas indispensable accepteraient de perdre leur virginité avant le mariage ou l'auraient perdue si l'occasion s'était présentée.
Certes, la question posée aux femmes n'est sans doute pas exactement symétrique de celle posée aux hommes, mais les deux formulations interpellent la cohérence des personnes qui ont répondu que la virginité n'est pas indispensable. Les réponses des femmes soulignent la difficulté d'être cohérent dans un milieu qui dans son écrasante majorité est conservateur.
On retrouve aussi chez les femmes le fait qu'il y a peu de différence, dans cette attitude, entre les classes d'âge ou les niveaux d'instruction.
Au total sur la question de la virginité, la société algérienne continue à adopter une attitude fortement conservatrice dans son écrasante majorité. Même dans le cas de la minorité de la population qui ne juge pas que la virginité est indispensable, les individus ont du mal à être cohérent avec cette position et l'assumer, notamment chez les femmes.
Ceci s'expliquant par la trop forte majorité de personnes qui adoptent la position conservatrice. En effet, même si une femme pense que la virginité avant le mariage n'est pas indispensable, la probabilité, pour elle, de rencontrer un homme qui accepterait cette opinion et se marierait avec elle est trop faible pour que cette opinion corresponde à une pratique.
50% des célibataires ont un ami ou un fiancé,
et parmi ceux qui en ont, 50% ont des relations sexuelles
L'important recul de l'âge au mariage, actuellement de près de 30 ans pour les femmes et de 33 ans pour les hommes, pose la question des comportements sexuels des célibataires. Abstinence ? Rapports sexuels superficiels ? Rapports sexuels complets ? Assumés ou non ?
Toutes ces questions renseignent sur une tendance, un défi majeur pour notre société. Les individus arrivent-ils à trouver des réponses satisfaisantes ?
On comptait, à la fin juin 2010, plus de 10 millions de célibataires (5,6 millions d'hommes et 4,7 millions de femmes) sur une population de 18 ans et plus de plus de 24 millions. Nous avons d'abord posé, pour les célibataires de notre échantillon, la question s'ils ont un(e) ami (e) ou un(e) fiancé(e). Si plus de 53% n'ont personne, ils sont quand même près de 33% à avoir un ou une amie et 14% à être fiancé.


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