La Fifa a désigné ce jeudi les deux pays hôtes qui succéderont au Brésil. Alors que des accusations de corruption pèsent sur la Fifa, l'instance du football vient de trancher. La Russie accueillera la Coupe du monde de football en 2018. Après le Brésil en 2014, le Mondial réintègrera donc l'hémisphère nord. La grande taille du pays constitue déjà en soi un défi logistique même si le dossier russe s'articule autour de treize villes regroupées en quatre pôles. Hormis Ekaterinbourg, toutes les villes sont situées dans la partie 'européenne' de la Russie. Mais le soutien sans faille des autorités russes et du Premier ministre Vladimir Poutine ont dû rassurer les membres du Comité exécutif de la Fifa. Le dirigeant russe avait déjà joué un rôle central dans l'obtention par Sotchi des JO d'hiver de 2014. Par ailleurs, le Premier ministre russe voit en cette désignation un "signe de confiance" et a précisé que le pays avait "tout ce qu'il faut" pour une bonne compétition. Andrew Jennings, un journaliste d'investigation écossais, enquête sur une possible corruption de la Fifa depuis près de dix ans. Dans un documentaire, il accuse trois membres du comité exécutif d'avoir reçu des pots de vin. Andrew Jennings s'appuie sur des documents internes d'une société de marketing (International Sports and Leisure) qui prouverait des paiements illégaux réalisés entre 1989 et 1999 -d'un montant de 100 millions de dollars- qui auraient servi à corrompre plusieurs hauts responsables de la Fifa pour s'attirer leur vote en vue d'obtenir le Mondial. Pour Sepp Blatter, le président de la Fifa, cette ouverture à l'Est s'inscrit ainsi dans une volonté de défricher de nouveaux territoires, après une première Coupe du monde en Asie (Japon-Corée du Sud en 2002) puis en Afrique (Afrique du Sud en 2010). Le succès russe est un sérieux camouflet pour l'Angleterre, pays qui a donné naissance au football, malgré la qualité évidente de son dossier. Sa candidature a sans doute payé au prix fort les révélations sur des cas de corruption touchant le CE de la Fifa. Le Qatar, défendu par Zinedine Zidane, a été désigné pour 2022, préféré à ses quatre concurrents: Australie, Japon, Etats-Unis, et Corée du Sud. Des milliers de personnes rassemblées sur la Corniche et les grandes places à Doha ont accueilli ce jeudi par une explosion de joie l'annonce de la désignation du Qatar pour l'organisation du Mondial-2022, annoncée à Zurich. Des embouteillages monstres se sont formés sur la route longeant la Corniche, particulièrement illuminée en début soirée, où la foule, arborant le drapeau du Qatar mais aussi ceux de plusieurs autres pays arabes, suivait sur un écran géant l'annonce des résultats à Zurich. "Une fierté pour le monde arabe et musulman" Le choix du Qatar pour l'organisation de la Coupe du monde 2022 de football est une "fierté pour les pays arabes et musulmans", a affirmé le sélectionneur de l'équipe d'Algérie, Abdelhak Benchikha." C'est une fierté pour les pays arabes et musulmans que la Qatar organise la Coupe du monde 2022. Je suis certain que ce pays pourra accueillir cet événement planétaire dans les meilleures conditions eu égard aux capacités qu'il recèle", a indiqué Benchikha à l'APS. "Le Qatar a déjà démontré ses capacités d'organisation, pour avoir accueilli plusieurs compétitions internationales de haut niveau", a-t-il ajouté. "Pour avoir vécu et exercé dans ce pays, je peux affirmer qu'avec des gens aussi accueillants et aussi compétents que les Qataris, le Mondial 2022 sera une grande réussite et un honneur pour l'ensemble des pays arabes et musulmans", a conclu le coach algérien.