Le wali de Bordj Bou Arréridj a révélé que seuls 40% des quantités d'eau acheminées du barrage de Aïn Zada arrivent dans les robinets des citoyens de la wilaya. Les 60% restants se perdent dans la nature. Pourtant, les habitants manquent d'eau potable. Les plus chanceux reçoivent cette matière essentielle un jour sur deux. Et encore, il faut se lever à 3h pour pouvoir remplir quelques bidons. Les autres attendent des semaines, voire des mois, pour pouvoir accomplir des gestes anodins, comme prendre une douche ou laver le parterre. Pour boire, ils font le tour des fontaines publiques situées à des kilomètres de leurs domiciles. Il ne manque plus que les ânes pour qu'ils se retrouvent comme au bon vieux temps où le robinet était un luxe. Ils n'ont manqué d'exposer ces contraintes parfois violemment. Les habitants des 1008 Logements avaient même bloqué la route qui passe à côté de la cité pour réclamer une amélioration de l'approvisionnement en AEP. Ceux de la cité 18 Février aussi. Bidons et autres jerricans ont servi de barricade symbolique. Ils ont cru leur problème réglé avec l'extension de la station de traitement du barrage de Aïn Zada qui était présentée comme la solution à leur problème. Les capacités de cette dernière étant limitées, l'extension était devenue nécessaire pour augmenter les quantités acheminées vers la wilaya de 9000 mètres cubes supplémentaires. Le ministre de tutelle avait même inauguré le nouvel équipement durant sa récente visite. Mais cet excédent qui a coûté de l'argent pour qu'il soit traité est inexploité. Les fuites constatées dans la conduite principale longue de 34 kilomètres sont très importantes. Elles dépassent les normes admises. Le premier responsable de la wilaya, qui a annoncé que les travaux de réhabilitation de la conduite ont été lancés, a précisé que seuls 7 kilomètres du projet ont été réalisés. Et au wali d'affirmer qu'il a donné des instructions pour que la cadence soit augmentée pour le livrer avant les délais. Cela permettra au citoyen de passer un été tranquille, a-t-il conclu. Justement, cette saison est devenue un casse-tête pour les habitants à cause de ce problème.