Comparativement au premier semestre 2010, les créances de Sonelgaz sont en baisse. Après avoir atteint 43 milliards DA à fin juin 2010, les créances s'élèvent actuellement à 40 milliards DA. Intervenant hier sur la Chaîne III, Noureddine Bouterfa, président-directeur général du groupe Sonelgaz, a annoncé l'intention de son groupe de se lancer dans la production d'équipements électriques à forte valeur ajoutée, notamment des pièces de rechange pour turbines à gaz. Dans ce sens, M. Bouterfa a expliqué que l'intégration d'Armel, entreprise spécialisée dans la réparation de gros moteurs électriques de moyenne tension, vise à développer à moyen terme des produits à forte valeur ajoutée telles que les pièces de rechange pour turbines à gaz. L'Algérie dispose actuellement d'environ 400 turbines à gaz pour la production d'électricité, ce qui constitue un énorme patrimoine que les entreprises nationales doivent apprendre à entretenir. Le groupe Sonelgaz, qui compte actuellement 36 entreprises de métier, projette aussi d'intégrer l'entreprise d'électrification d'Algérie, Algelec, dans l'objectif de créer un pôle de travaux de réseau électrique, notamment de transport. Le montant des investissements dans le transport de l'électricité s'élève à plus de 812 milliards de dinars. A travers l'intégration d'Algelec, le groupe vise aussi à récupérer le marché de réalisation de réseau électrique, dont 50% sont déjà détenus par des entreprises internationales. Pour M. Bouterfa, «il est très important de récupérer une partie de ces 50%, et pour cela, nous devons avoir le contrôle sur une entreprise qui aujourd'hui n'agit que dans le cadre d'appels d'offres qui ne sont pas très faciles à gagner en l'absence d'un plan de développement». Evoquant le cas de l'entreprise Enie, le Pdg de Sonelgaz a écarté la possibilité d'intégration ou de partenariat avec cette entreprise. Il a jugé que la fabrication de petites quantités de panneaux photovoltaïques ne serait pas rentable pour cette entreprise. Par contre, il a revu à la hausse la production de la filiale Rouiba éclairage, qui va produire dès 2012 des panneaux photovoltaïques d'une capacité de 100 MW au lieu des 50 MW initialement prévus. Projet Désertec : divergences Revenant sur le projet de production de l'électricité solaire, Désertec, M. Bouterfa a recommandé sa restitution dans son cadre, qui est celui d'initiative d'entreprise industrielle visant à promouvoir le développement du solaire, notamment dans les pays d'Afrique du Nord. Même s'il qualifie la vision de ce projet de «louable comme principe de développement durable», il a tenu à rappeler que l'idée du projet est algérienne et a été évoquée en 1993 à Tunis lors de la conférence sur le développement et le fonctionnement des grands réseaux interconnectés. «Nous nous rejoignons sur le principe, mais nous divergeons un peu sur les formes (...). Si Désertec est une initiative qui vise à promouvoir les énergies renouvelables, nous, nous voulons être acteur, et je crois que c'est un peu la différence d'appréciation entre l'Algérie et les promoteurs du projet», a-t-il expliqué. L'Algérie revendique, poursuivra-t-il, «la création d'un marché d'Afrique du Nord accompagné d'un développement technologique et industriel».