La clientèle industrielle est la première visée par cette hausse. Le président-directeur général de Sonelgaz, M.Noureddine Boutarfa, a parlé hier, sur les ondes de la Chaîne III, d'une probable augmentation des tarifs de l'électricité en 2006. «Si le client veut une qualité parfaite d'électricité et qu'on investit 600 milliards de DA, il faut bien, quelque part, penser à récupérer cet argent», dira M.Boutarfa. Sans compter que l'entreprise est engagée dans une phase de restructuration articulée autour de la filialisation des activités. Autant de tâches qui demandent des finances. Il ajoutera que cette hausse variera entre 10% et 15%. Selon lui, le groupe a émis cette demande à l'autorité de régulation qui doit trancher sur cette augmentation. Il a tenu à préciser toutefois que la clientèle industrielle est la première visée par cette hausse. Selon lui, le prix d'un kilowatt est estimé actuellement à 3 DA. «Avec ce prix nous sommes à 65% du prix de revient». Il existe par ailleurs, entre 5 et 8 millions de clients basse tension. Interrogé sur la capacité du groupe à assurer la demande en énergie, l'invité de la Chaîne III répondra qu'il y a un accroissement important de la demande en réitérant son appel aux citoyens à "rationaliser la consommation électrique" en vue d´éviter des niveaux de consommation record et de recourir aux délestages. Sur ce point, rappelons qu'il a déclaré récemment que des opérations de délestage, semblables à celles survenues dans la région ouest du pays durant l´été, ne sont pas à écarter. Il avait souligné qu´il "est possible de recourir aux délestages" au cas où les capacités de production ne parviendraient pas à satisfaire la demande durant cet hiver et qu´il a estimée à 6200 MW, soit une augmentation de 500 MW par rapport à l´année passée. Il a ajouté, dans ce contexte, qu´en dépit des désagréments qu´elle a causés, cette opération a néanmoins permis de prouver l´efficacité des systèmes de prévention à l´échelle nationale. Concernant l´éventualité d´une coupure totale de l´électricité similaire à celle de 2003, M.Bentarfa a précisé qu´un tel cas est très rare, soulignant, à ce propos, que toutes les mesures ont été prises pour éviter une telle situation. Il a écarté, dans ce sens, le manque de production d'électricité dans notre pays précisant que le problème réside dans le transport. D'ailleurs, afin de faire face à ces lacunes, le groupe a lancé plusieurs projets en commençant par la réalisation de centrales électriques dont celle de Berrouaghia qui sera opérationnelle en 2006. Notons également qu'un ambitieux programme d'investissement de l'ordre de 600 milliards de dinars sera mis en oeuvre par la Sonelgaz pour les besoins de son développement d'ici à 2009. Répondre à la demande en consommation et renforcer les capacités de l'outil de production, tels sont les objectifs déclamés. Le programme d'investissement profitera aussi bien aux moyens de production qu'à l'extension du réseau de transport d'électricité et de gaz ; l'amélioration de l'accueil de la clientèle fait partie aussi des actions à entreprendre. Ces besoins financiers ont d'ailleurs inspiré le lancement de l'opération emprunt obligataire destiné aux institutions financières. Sur ce sujet, l'invité de la Chaîne III dira que les trois opérations d'emprunt obligataire ont engendré une somme de 55 milliards de dinars. Le groupe compte lancer un quatrième emprunt obligataire de 25 milliards de dinars, dès janvier 2006, destiné au grand public. Il reconnaîtra par contre que cette solution n'est pas suffisante pour régler les problèmes de financement au niveau du groupe qui compte investir entre 100 et 120 milliards de dinars en 2006. D'autant plus que la Sonelgaz ne considère pas son endettement de l'ordre de 11% par rapport à son chiffre d'affaires, comme un handicap. Actuellement les dettes du groupe sont évaluées à 100 milliards de dinars, selon M.Boutarfa. quant aux créances, elles sont de l'ordre de 25 milliards de dinars. «La moitié de ces créances sont générées par les institutions qui nous payent graduellement», a-t-il tenu à préciser. Il a ajouté que le problème des créances vis-à-vis des clients privés n'est pas encore réglé. M.Boutarfa a reconnu par ailleurs que les causes sont relatives au système de gestion financier jugé mauvais. Il laissera entendre que la solution qui se présente actuellement pour lutter contre la corruption est que le groupe reprenne ce métier, c'est-à-dire couper contact avec les sous-traitants. Evoquant le chiffre d'affaires de la Sonelgaz, M. Bouterfa avancera le montant de 13 milliards de dinars pour l'année en cours. Ce chiffre a baissé puisqu'il était de 14,5 milliards de dinars en 2004 alors qu'il avait atteint 22 milliards de dinars en 2003.