Elargir la grève pour atteindre toute l'université Mouloud Mammeri si aucune suite n'est donnée à leur requête est en effet une thèse à ne pas écarter, selon les propos recueillis auprès des grévistes. Il semble que la colère des étudiants de la faculté de droit de l'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou va durer plus que prévu. Une grève ouverte et illimitée jusqu'à satisfaction de l'ensemble des revendications inscrite dans la plateforme rédigée la semaine dernière. C'est du moins le mot d'ordre que le comité autonome de la faculté de Boukhalfa tient à suivre. En effet, dimanche dernier, les étudiants ont procédé à la fermeture de l'administration, après un gel total des cours au niveau de la faculté, ainsi qu'au niveau de l'annexe Hamlat pour les étudiants en mastère du système LMD. Les étudiants grévistes dénoncent par cette action de protestation «la sourde oreille» de l'administration et du ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, qui selon eux «n'ont rien fait jusqu'à présent pour venir à bout de ce problème». En effet, ce mouvement enclenché puis gelé la semaine dernière est venu suite aux décisions du ministère de supprimer l'examen du Capa (Certificat d'aptitude professionnelle d'avocat) pour cette année, ainsi que le transfert de l'examen du magistère vers l'université d'Alger. Plus encore, les étudiants demandent à ce que les licenciés en sciences juridiques et administratives de l'ancien système aient le droit de s'inscrire en mastère LMD. Ils demandent aussi de fixer immédiatement une date pour l'examen du Capa. La situation au niveau de la faculté de droit de Boukhalfa n'est plus à décrire, selon les représentants du comité autonome. «Ces décisions prises par le ministère de Haraoubia remettent en cause l'avenir universitaire et professionnel des étudiants, et tout le monde est inquiet quant aux conséquences de ces décisions», apprend-on auprès des membres du comité. Au deuxième jour de la grève, les étudiants ont accentué le ton. En effet, ils ont procédé dans l'après-midi de lundi à la fermeture du rectorat de l'université Mouloud Mammeri, sise au campus universitaire de Hasnaoua I. Entretemps, apprend-on auprès d'un représentant du CA, une réunion qui a duré plus de trois heures a eu lieu entre des membres du comité et le doyen de la faculté de droit Djafour Mohamed Saïd, ainsi que le recteur de l'université, en l'occurrence Nasreddine Hannachi. Ce dernier, après avoir pris connaissance des revendications des étudiants, a explicitement affiché un niet catégorique quant à la demande du comité qui consiste en un engagement écrit pour la prise en charge de leurs doléances. Finalement, la réunion n'a rien apporté de plus. «Ils continuent à faire la sourde oreille», nous dira un autre membre du comité. Les étudiants de la faculté de droit estiment que l'administration et le ministère en charge n'ont pas pris au sérieux les revendications des étudiants, et ont préféré se lancer dans ce qu'ils appellent «la politique de la fuite en avant», et les discours et les promesses sont devenus monnaie courante de l'administration. Cette décision de grève illimitée et du gel total des cours, prise par le comité, renouvelée pour rappel la semaine dernière lors d'une assemblée générale, est selon les étudiants, la seule voie qui reste afin d'arracher leurs droits légitimes et faire pression sur l'administration de la faculté pour une réelle prise en charge de leurs doléances. Par ailleurs, il convient de signaler qu'une assemblée générale extraordinaire se tiendra aujourd'hui, afin de décider des suites à donner à cette grève illimitée enclenchée depuis dimanche. Elargir la grève pour atteindre toute l'université Mouloud Mammeri, au cas où aucune suite n'est donnée à leur requête, est en effet une thèse à ne pas écarter, selon les propos recueillis auprès des grévistes.