Le président palestinien a déploré hier la décision américaine de ne plus exiger d'Israël un gel de la colonisation. Il en appelle à l'implication de l'Union européenne. Les Palestiniens faisaient du gel de la colonisation en Cisjordanie et à Jérusalem-Est un préalable indispensable aux pourparlers de paix avec Israël. Ils apprennent hier que les Etats-Unis, principaux médiateurs dans cette relance des négociations, abandonnent ce préalable. «Nous avons tenté de parvenir à un moratoire (de la colonisation) pour créer les conditions d'un retour à des négociations significatives et continues. Après des efforts considérables, nous sommes parvenus à la conclusion que cela ne crée pas de fondation solide pour parvenir à l'objectif commun d'un accord-cadre», a ainsi déclaré le porte-parole du département d'Etat américain, Philip Crowley. Le président Abbas, en visite à Athènes, avait indiqué hier, par la voix de son porte-parole, Nabil Abou Roudeina, «que la direction palestinienne et ses frères arabes allaient étudier la réponse officielle (américaine) avant de faire part de la position palestinienne». Peu avant midi, le président palestinien a déploré que les pourparlers de paix au Proche-Orient soient entrés dans «une crise difficile». Selon la traduction grecque de ses propos, Mahmoud Abbas a précisé : «Nous espérons que le moment va bientôt venir où l'UE jouera un rôle ensemble avec les Etats-Unis.» Le négociateur palestinien, Yasser Abed Rabbo, avait expliqué à la radio officielle Voix de la Palestine : «Nous tiendrons compte de ce changement de la politique américaine en raison de l'intransigeance israélienne pour déterminer si l'Administration américaine, qui a échoué dans ses efforts une première fois, pourra parvenir à quelque chose à l'avenir.» Par cette position américaine, il faut souligner donc l'échec total des tentatives de pourparlers lancés en septembre. Ce qui donnera raison au parti politique Hamas, qui a appelé à cesser toutes les négociations avec les Israéliens sous l'égide des Etats-Unis d'Amérique, défendant plutôt le principe de résistance.