Treize personnes, dont six policiers et deux pèlerins chiites, ont été tuées hier matin dans deux attentats suicide à l'ouest et au nord-est de Baghdad, qui furent des bastions de l'insurrection jusqu'en 2008, selon un nouveau bilan de sources hospitalières et policières. Onze personnes, dont six policiers, une femme et un caméraman d'une chaîne locale Omar Rassem Al Qaïssi, 24 ans, ont été tuées dans un attentat suicide à la voiture piégée près du siège du gouvernorat à Ramadi, capitale de la province d'Al Anbar, à 100 km à l'ouest de Baghdad, a-t-on indiqué à l'hôpital de la ville. La même source a précisé qu'il y a eu 41 blessés, dont des femmes et des enfants. Le commandant de police Rahim Zaben avait affirmé qu'une «voiture piégée conduite par un kamikaze a explosé vers 10h (7h GMT) à un point de contrôle de la police, à 200 mètres du siège du gouvernorat à Ramadi». «Beaucoup de monde attendait d'entrer au siège du gouvernorat quand une voiture se trouvant au carrefour, près du point de contrôle de la police, a explosé. J'ai vu des corps sauter en l'air, les gens criaient, d'autres couraient dans tous les sens», a raconté sur son lit d'hôpital à Ramadi, le policier Ahmad Al Doulaimi, 30 ans, blessé à la jambe. «Je faisais la queue pour entrer au gouvernorat quand une énorme explosion s'est produite. Moi et une trentaine d'autres sommes tombés et j'ai eu de la chance car je suis seulement blessé par des éclats alors que d'autres ont perdu une jambe ou un bras», a confié Ali Mahmoud, un fonctionnaire de 45 ans. Par ailleurs à Baqouba, à 60 km au nord-est de Baghdad, deux chiites ont été tués et trois autres blessés par un kamikaze qui a actionné sa veste d'explosifs au milieu d'une procession qui a lieu dans les jours précédant l'Achoura. Durant la grande cérémonie, prévue vendredi, les chiites se flagellent en signe de repentance pour ne pas avoir prêté main-forte à Hussein, petit-fils de Mohamed (QSSSL) et fils d'Ali. Hussein a été tué en 680 par les troupes du calife omeyyade Yazid lors d'une bataille dans le désert de Kerbala. Il s'agissait d'un conflit pour le leadership des musulmans 48 ans après la mort du fondateur de l'islam.