Le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, a affirmé mercredi soir que la reprise des négociations était conditionnée par une offre sérieuse garantissant la fin du conflit israélo-arabe. Lors d'une conférence de presse conjointe avec le président du comité de l'initiative arabe de paix, le Premier ministre et ministre des Affaires étrangères du Qatar, Cheikh Hamad Ben Jassem Ben Jabr Al-Thani, à l'issue de la réunion du comité , M. Moussa a indiqué que la position israélienne avait annihilé tous les efforts visant un règlement du conflit et que toute reprise des négociations palestino-israéliennes sans une offre sérieuse des Etats-Unis garantissant la fin du conflit était rejetée. Pour sa part le président du comité de l'initiative arabe de paix, Cheikh Hamad Ben Jassem Ben Jabr Al-Thani, a estimé que toute négociation entre palestiniens et israéliens «serait vaine» sans une offre sérieuse de Washington permettant la relance du processus de négociations. Les pays de la Ligue arabe ont rejeté toute reprise des négociations (y compris indirectes) israélo-palestiniennes, tant que les Etats-Unis n'auront pas fait «une offre sérieuse garantissant la fin du conflit». Cette position conforte celle de Mahmoud Abbas, président de l'Autorité palestinienne : parmi les garanties réclamées par les Palestiniens pour reprendre des discussions indirectes, avait-il indiqué mardi, figurent «un arrêt total de la colonisation en Cisjordanie et à Jérusalem-Est» ainsi qu'une référence claire à la création d'un Etat palestinien dans les frontières de 1967. La Ligue arabe a, d'autre part, annoncé son intention de saisir le Conseil de sécurité des Nations unies sur la question de la colonisation. Ils ont brandi cette menace. Egalement en tournée dans la région, l'émissaire américain George Mitchell. «Dans les prochains jours, a expliqué le diplomate, j'aurai des discussions approfondies avec les deux parties, des discussions séparées avec l'intention d'effectuer de réels progrès dans les prochains mois, sur les questions-clés d'un éventuel accord-cadre». Les Palestiniens appellent l'Europe à reconnaître leur Etat L'Autorité palestinienne a appelé la France, la Grande-Bretagne, la Suède et le Danemark à reconnaître un Etat palestinien indépendant dans les frontières de 1967, soit avant qu'Israël n'occupe la bande de Ghaza et la Cisjordanie, ont rapporté hier les médias palestiniens. Nabil Shaath, un des leaders du Fatah au pouvoir dans les Territoires, a reçu jeudi les chefs des missions diplomatiques française, britannique, suédoise et danoise pour appeler leurs pays à reconnaître l'indépendance d'un Etat palestinien à l'intérieur des frontières d'avant la guerre des Six jours (juin 1967), soit en Cisjordanie, dans la bande de Ghaza et à Jérusalem-Est. La reconnaissance d'indépendance est nécessaire «même en cas d'échec d'un accord de paix entre Palestiniens et Israëliens», a estimé M. Shaath, cité par la presse qui constate que c'est la première fois que les Palestiniens demandent officiellement aux Européens de reconnaître leur Etat.