Des membres fondateurs du Front national algérien (FNA) et des députés du parti réunis le 15 décembre à Alger ont annoncé l'installation d'une commission qui veillera au redressement de cette formation politique, «qui a dévié de ses principes et de son essence par la faute des comportements de son président Moussa Touati». Dans un communiqué transmis à notre rédaction, les initiateurs de ce mouvement de redressement dressent un long réquisitoire contre la direction actuelle du FNA et annoncent qu'ils rejettent, dans la forme comme dans le fond, les résolutions de la réunion du conseil national prévue le 25 décembre. «Les décisions de cette rencontre n'engagent nullement le parti engagé dans une œuvre de redressement initiée par ses militants sincères», note M. Zerrouki Mohamed, membre du conseil national et vice-président de la commission politique de surveillance des dernières élections présidentielles. Le communiqué rappelle que le FNA a dévié de sa ligne originelle avec les forces vives de la nation et des intérêts suprêmes de la patrie. «Les agissements de Moussa Touati ont transformé le parti en entreprise commerciale où se réunissent des intérêts bassement matériels. Les militants sincères du parti notent avec dépit le glissement dangereux du FNA, vidé de sa substance et de son ancrage populaire», note le document. Ainsi, il a été décidé la mise sur pied d'une commission nationale de redressement. La résolution finale adoptée par le comité des dix, dont des membres fondateurs et des députés du parti, appelle les militants à la rejoindre pour exprimer leur rejet des décisions individuelles et iniques de Moussa Touati qui sera poursuivi en justice en vue de son exclusion des rangs du FNA. Elle rejette les décisions qui seront prises à l'issue de la prochaine session du conseil national prévue le 25 décembre prochain. Elle rappelle enfin qu'une rencontre nationale du mouvement sera annoncée dans les prochains jours pour engager résolument le parti dans une œuvre de réappropriation de ses principes et de sa ligne qui est au service exclusif de la patrie. Cette sortie des membres frondeurs annonce un avenir mouvementé pour Moussa Touati, poursuivi en justice par des militants aussi bien d'Alger que d'Oran. Elle pourrait aussi signifier, comme ils l'affirment, la fin du règne du fondateur de la Cnec, à la tête du parti FNA, appelé à faire sa mue pour aborder dans la sérénité les prochaines échéances électorales.