Après le FLN et le mouvement El-Islah, c'est au tour du Front national algérien (FNA) de subir les soubresauts de la dissidence. Un groupe de députés et de membres du bureau national a créé un “comité de sauvegarde du FNA” ou ce qu'ils appellent une démarche visant à remettre le parti sur sa trajectoire initiale de laquelle aurait dévié le président Moussa Touati. Dans un communiqué distribué hier aux journalistes dans l'enceinte de l'Assemblée nationale, trois députés (Ahmed Bensegane, Madani Felouah et Abdelkader Ziani) et le responsable de l'organique, Djamel Belhafef, ont dénoncé vigoureusement l'hégémonie de Moussa Touati sur le parti. Un comportement qu'ils jugent responsable de la saignée des cadres. Ils ont révélé que sur les 25 membres fondateurs du front, un seul, Mohamed Ibrahimi, est resté fidèle à Moussa Touati, lequel n'a gardé à ses côtés que deux députés sur huit. 442 élus locaux ont déserté le parti pour rejoindre d'autres formations politiques. Les 110 étant restés sous la bannière du front sont menacés d'exclusion par la direction du parti car ils ont refusé de s'acquitter de la cotisation annuelle, fixée à 10 000 dinars. Les députés sont astreints, quant à eux, à verser chacun 15 000 dinars par mois dans les caisses du parti. "Cette disposition a été introduite dans l'article 13 du règlement intérieur sans le consentement du conseil national ou du bureau national. Elle a servi depuis au président du parti de prétexte pour exclure tous ceux qui s'opposent à lui", nous a expliqué Ahmed Bensegane. Il a précisé que Moussa Touati a exigé, toutefois, de bénéficier d'un salaire de 80 000 dinars par mois avec effet rétroactif à compter de la date de création du front (en 1999). "Il demande aux autres de se plier à des règles qu'il n'applique pas lui-même", a ajouté notre interlocuteur. Nos tentatives de joindre le président du FNA afin d'avoir sa version des faits est restée vaine. S. H.