Alors que le Premier ministre expliquait que le terrorisme est défait grâce à l'engagement exemplaire de l'Armée nationale populaire, des forces de sécurité et des citoyens volontaires, tout en réaffirmant «la solidarité et l'engagement» du gouvernement avec les familles des victimes du terrorisme, ajoutant que «la République assumera toujours son devoir de reconnaissance et de soutien» à leur égard, des dizaines d'anciens contractuels de l'armée populaire blessés dans la lutte antiterroriste manifestaient devant l'édifice parlementaire pour réclamer leurs droits. Ces derniers, dont le représentant a été reçu la matinée par un responsable au Conseil de la nation, ont décidé d'improviser une marche ou d'occuper la rue, mais ont vu leur action stoppée net par l'impressionnant dispositif policier déployé sur place. Ils étaient plus de 350 à investir la rue. Certains d'entre eux ont été violement malmenés et tabassés devant des passants médusés. Leur représentant, Nabil d'Annaba, a été embarqué par la police avant d'être relâché au bout d'une heure. «Nous sommes des laissés pour compte», nous dira Nabil, non sans rappeler que des actions similaires ont été menées devant le ministère de la Défense et l'Assemblée nationale, «mais jusqu'à présent, aucun officiel n'a daigné nous répondre». «Nous avons pourtant eu des garanties que toutes nos doléances allaient être prises en charge», affirme notre interlocuteur qui rappelle que hormis le droit à la retraite et une indemnité d'invalidité qui varie selon le degré d'infirmité, aucune doléance n'est prise en charge depuis 2003. Ces garanties ont été annoncées par les pouvoir publics en 2009, nous explique-t-on. Ces handicapés à vie demandent notamment la revalorisation de l'indemnité d'invalidité, mais aussi l'application de la décision 913 du 3 avril 1999 relative au taux d'invalidité des victimes du terrorisme. Ils demandent également l'application du décret présidentiel de 2006 relatif à l'indemnisation des victimes de la tragédie nationale, tout en assurant la mise en place de services spécifiques au niveau des hôpitaux militaires pour cette catégorie de blessés.