Les hostilités reprennent de plus belle au FLN, à la veille de la tenue de la session ordinaire du comité central (CC). Après la décision de deux membres du CC, Abderrezak Bouhara et Mohamed Boukhalfa, de ne pas participer à cette session afin de ne pas cautionner «des décisions qui ne seront pas soumises à un débat démocratique», c'est au tour des autres membres du même comité faisant partie du mouvement de redressement et de l'authenticité, d'annoncer le boycott de la session prévue pour demain. Les membres du comité central faisant partie du mouvement de redressement et de l'authenticité ont décidé de ne pas participer aux travaux de la prochaine session du CC, «en réponse aux aspirations et vœux des militants de la base afin de ne pas légitimer une instance qui a perdu toute crédibilité en raison du piétinement des dispositions des statuts du parti et de la loi organique sur les partis politiques», lit-on dans un communiqué parvenu à notre rédaction et signé par le coordinateur du mouvement, Mohammed Seghir Kara. Le mouvement de redressement et de l'authenticité qui n'a cessé d'annoncer tout au long des semaines passées le ralliement massif de la base à sa cause, appelle en parallèle «les autres frères membres du comité central, militants authentiques, d'adopter la même position et de ne point servir de couverture aux instincts personnels», ajoutent les rédacteurs du communiqué qui préviennent contre «le piège des scénarios burlesques», citant, pour expliquer ce piège», une démission factice ayant pour but d'obtenir le renouvellement de confiance au secrétaire général, ou bien le changement du bureau politique afin de satisfaire les mécontents comme les qualifie Belkhadem. Le mouvement met également en garde «contre tout exercice de pression sur les élus et les militants en vue de les pousser à envoyer des motions de soutien». Le mouvement de redressement qui parle d'une crise profonde que vit le FLN depuis le 9e Congrès «en raison des dangereux dépassements qui ont marqué toutes les étapes liées à la préparation et à la tenue des assises du congrès ainsi qu'à la promulgation de ses résultats», justifie également sa position par «les dépassements ayant tordu le cou aux statuts du parti à tous les niveaux». Entre autres dépassements cités, l'on notera «l'autorisation accordée aux intrus et aux étrangers au parti de participer de plein droit au congrès, la présidence du congrès par le SG sortant, en contradiction avec les textes fondamentaux du parti, la consécration du clientélisme et du tribalisme et du phénomène du regroupement familial au détriment des militants authentiques, des moudjahidine…», la marginalisation des instances et directions du parti à tous les niveaux et la confiscation de leurs prérogatives au profit d'opportunistes et affairistes véreux ou encore le non- examen des dossiers de candidature au C.C par la commission habilitée et dont les prérogatives ont été confisquées par un petit groupe piloté par Belkhadem». Autant de griefs retenus contre l'actuelle direction qui se voit de plus en plus "isolée", mais qui se confine dans un silence révélateur, sinon, une tour d'ivoire qui ne tardera pas à éclater à en croire nombre d'observateurs.