Nourredine Moussa, ministre de l'Habitat et de l'urbanisme, se dit convaincu qu'il existe bel et bien des «tricheurs» qui ont toujours plus d'un tour dans leur sac et qui parviennent à tromper l'administration qui les inclus parmi les bénéficiaires de logements alors qu'ils sont à l'abri du besoin. «Il y a des personnes qui ont bénéficié d'autres types de logement et qui, comme par miracle, se retrouvent dans des baraques», a en effet souligné le ministre de l'Habitat lors de son passage hier sur les ondes de la Chaîne III. Sur sa lancée, il mettra en exergue le fait que son département «poursuivra en justice les personnes qui passent à travers les mailles et qui ont triché», a-t-il dit. Il persiste et signe en affirmant que les OPGI ont toutes les prérogatives pour engager ces poursuites devant la justice. Le ministre de l'Habitat, qui ne manquera pas de mettre en valeur le principe de la préservation de l'argent public, a toutefois informé que le nombre de tricheurs est minime tout en s'interdisant le moindre commentaire sur la complicité de l'administration. Ce dont Nourredine Moussa est certain, c'est plutôt du nombre de personnes habitant dans des habitations précaires et pouvant bénéficier de logements neufs qui ne dépasse pas de son avis le chiffre de 45 000 à Alger. «Cette liste est arrêtée en 2007. Aucune autre demande ne peut y être ajoutée, tous ces gens qui attendent depuis longtemps auront leur logement de manière graduelle», a indiqué le ministre de l'Habitat en ajoutant que ceux qui érigeront des baraques à l'avenir ne seront pas concernés par les programmes de relogement. Le représentant du gouvernement soutient mordicus que toutes les baraques érigées de manière anarchique feront de son avis l'objet d'une destruction systématique. Il ajoutera qu'un travail est engagé actuellement de concert avec les collectivités locales sur le fichier du logement. «Demandeurs de logements,soyez patients» ! Dans la perspective de satisfaire des demandes de logement, le ministre de l'Habitat invite les familles habitant dans des logements précaires à faire preuve de patience et de confiance à l'Etat afin de «bénéficier des importants quotas de logements qui sont réceptionnés régulièrement», a-t-il souligné. Concernant la réalisation de 1,2 million de nouveaux logements inscrits au programme 2010-2014, le ministre a affirmé que l'Algérie était capable de les réaliser à raison d'une moyenne annuelle de 24 000 unités. «Nous avons bon espoir de réaliser quelque 240 000 unités par an au cours du quinquennat courant. Nous avons mis en branle un programme de suivi et nous sommes bien partis pour réaliser 1,2 million de logements à la fin du quinquennat», a-t-il ajouté, rappelant que de nombreuses études de réalisation avaient été lancées cette année. Sur un autre volet, le ministre a révélé que la contribution du secteur public dans la réalisation des différents programmes de logements inscrits pour le précédent quinquennat n'a pas été très significative. «Les entreprises publiques n'ont contribué qu'à hauteur de 4,5 à 5% dans la réalisation du 1,45 million de logements au cours du quinquennat 2005-2009» a-t-il précisé, ajoutant que 85% des logements réceptionnés lors du quinquennat précédent ont été construits par des entreprises privées et 9% seulement par des firmes étrangères. A ce propos, le ministre fera part de la détermination de l'Etat à «renforcer les capacités des entreprises publiques de construction pour pouvoir augmenter leurs parts dans le marché national au cours du quinquennat 2010-2014».