L'année 2011 s'annonce difficile pour les algériens. Les citoyens sont frappés par une hausse vertigineuse des produits alimentaires de base. Cette augmentation a touché tous les produits de première nécessité. La hausse n'est pas minime puisqu'elle a atteint les 200 dinars pour certains produits. Une situation qui dure depuis plusieurs semaines et inquiète les ménages. D'autres augmentations ne sont pas écartées dans les jours à venir. Si les prix de la semoule et du lait sont subventionnés et ne bougent pas, les commerçants affichent des prix impraticables pour les autres produits alimentaires. La bonbonne d'huile de table de cinq litres coûte 590 dinars alors que son prix s'était établi à 430 dinars il y a à peine quelques mois. Il en est de même pour le sucre dont les prix ont connu une nouvelle hausse imprévisible. Le kilo de ce produit de base dépasse ainsi les 105 dinars alors qu'il vient d'entamer une légère baisse depuis la dernière augmentation où le prix s'était établi à 95 dinars. Le café n'est pas épargné par cette augmentation puisque le prix a augmenté de façon remarquable. Le beurre a été également touché par ce phénomène. La boîte d'un kilo de margarine dépasse les 155 dinars. Les légumes s'affichent à des prix exorbitants. Les lentilles sont proposées à 130 dinars, le riz est cédé à 105 dinars, les pois chiches à plus de 150 dinars. Les pâtes alimentaires ne sont pas épargnées par la surenchère. Le paquet d'un kilo de spaghetti qui coûtait, il y a quelques semaines, entre 25 et 28 dinars, est désormais cédé à plus de 38 dinars au minimum, donnant ainsi l'impression que l'on fait face à une libre pratique des prix en dépit du fait que l'Etat subventionne le prix du blé. Ce sont des paramètres qui ne donnent aucune justification à cette hausse, sachant que si cette augmentation touche les produits importés, les prix de beaucoup de produits fabriqués localement seront revus à la baisse en l'espace de quelques semaines. Une tendance haussière Les fruits et légumes n'ont pas connu de stabilité de prix depuis le mois de Ramadhan. La tendance vers la hausse continue de marquer les prix puisque la mercuriale laisse un goût amère pour beaucoup. Le kilo de pomme de terre est cédé à 45 dinars, les navets à plus de 80 dinars, la courgette à 85 dinars... «Oui, effectivement, tous les prix ont augmenté. C'est la folie pour les produits locaux et même importés depuis plusieurs semaines», nous affirme le propriétaire d'une superette fort connue à Staouéli. Le même commerçant promet de nouvelles hausses. «Les prix sont encore appelés à augmenter et atteindre le 100% au courant des mois à venir», a-t-il encore ajouté sans donner plus de détails. Cette tendance haussière a-t-elle engendré une baisse de la consommation ? «Oui, c'est visible. Avant, nos clients achetaient avec abondance lorsque les prix étaient abordables mais là, beaucoup font attention et se contentent de s'approvisionner en produits nécessaires uniquement», a ajouté notre interlocuteur. Cette situation remet sur la table le dossier du pouvoir d'achat des citoyens algériens qui se fragilise du fait qu'il croule sous l'effet des hausses répétitifs des prix mais également de l'inflation, devenue un phénomène difficile à maîtriser. L'année 2011 s'annonce pourtant sous le signe de l'espoir et de la relance effective de l'économie mondiale où l'on table sur une bonne croissance, après une crise dont les effets ont été dévastateurs sur les économies de nombreux pays durant les trois dernières années. En Algérie, l'année 2011 commence comme a été clôturée celle qui l'a précédée, avec des perturbations chroniques du marché et des mauvaises nouvelles sur le couffin des simples ménages.