«Il faut réfléchir à augmenter, à moyen terme, le prix de l'électricité», a soutenu hier Youcef Yousfi, ministre de l'Energie, estimant que «le citoyen devra participer au coût de production de l'électricité». Selon lui, le prix de l'électricité pourra être révisé à la hausse dans les prochaines années, mais la décision revient au gouvernement. L'invité de la Chaîne III, qui a évoqué la nouvelle stratégie sur les énergies renouvelables, à travers laquelle il est question d'augmenter le taux d'intégration dans la production de l'électricité, a affirmé que «le prix actuel de l'électricité en Algérie ne coûte pas cher du fait qu'elle est produite à partir du gaz dont le prix reste très bas». «D'ici 20 ans, si le coût de l'électricité à partir des énergies nouvelles et renouvelables est équivalent au coût de l'électricité et du gaz, dont les prix seront alignés sur le prix international, le kilowatt coûtera plus cher et c'est au gouvernement de décider de la politique de subvention en fonction des moyens financiers du pays», a tenu à souligner le ministre. La stratégie des énergies renouvelables sera présentée aujourd'hui Le ministre de l'Energie présentera aujourd'hui en séance de conseil du gouvernement la stratégie sur les énergies renouvelables et nouvelles. Il s'agit d'un projet ambitieux qui porte sur les 20 prochaines années. L'objectif est de produire 40% d'électricité à partir de l'énergie solaire. Cette stratégie sera mise en œuvre dès cette année après approbation par le gouvernement de ce programme. Composée de trois phases, le ministre a expliqué que la première portera, au cours des trois premières années, sur l'expérimentation des techniques et technologies existantes et sélectionner celles qui s'adaptent au climat algérien et aux conditions locales. Elle concerna aussi la mobilisation de la communauté scientifique pour maîtriser les technologies adaptées à l'environnement en dépit de la préparation des conditions pour produire localement les équipements nécessaires. La seconde phase, a-t-il ajouté, portera sur la construction des infrastructures qui accueilleront les équipements. En dernier, il y aura le lancement à grande échelle des différents projets. «D'ici 2020, une soixantaine de projets seront réalisés. Mais un soutien de l'Etat est indispensable pour réaliser le programme en question», a-t-il recommandé. Un volume de 2500 à 3000 MW en termes d'énergie solaire et éolienne seront produits dans le cadre du programme. «Nous prévoyons d'exporter aussi l'équivalent de 2000 MW, en partenariat avec des acquéreurs européens». Cependant, cette exportation est conditionnée par l'ouverture du marché européen et la possibilité de trouver des partenaires pour produire et transporter l'électricité. «Si les conditions sont réunies, l'Algérie pourra exporter 10 000 MW à l'horizon 2030», a-t-il prévu. 800 millions DA pour l'exploration des mines d'or Evoquant le potentiel d'énergie éolienne, le ministre a indiqué que des études ont été réalisées pour identifier les régions susceptibles d'accueillir des projets. Deux centrales de ce type d'énergie seront réalisées au Sud, notamment dans la région d'Adrar, alors que d'autres études sont prévues dans le Nord pour exploiter cette ressource. La ville nouvelle de Hassi Messaoud sera approvisionnée à partir des énergies renouvelables, a avancé M.Yousfi, annonçant le projet de construction d'une centrale nucléaire dans une douzaine d'années. L'Algérie poursuit, par ailleurs, des recherches sur les potentialités en uranium pour alimenter les centrales nucléaires dans le futur. Le ministre a annoncé également que le gouvernement a dégagé un budget de 800 millions DA, en 2011, au profit de l'organisme de recherche géologique et minière afin de pouvoir reprendre l'exploration minière.