La libéralisation des tarifs, sous pression des organisations internationales, pourrait intervenir plus tôt que prévu. Tôt ou tard, les prix des carburants, de l'électricité et du gaz vont augmenter, a confié un responsable du ministère de l'Energie. À court terme, ce qui se prépare, c'est la révision de la tarification sur les carburants. L'objectif est d'augmenter les marges de Naftal, en réduisant les taxes que prélève le Trésor sur chaque litre d'essence. Dans les déclarations du ministre de l'Energie, il est exclu d'augmenter les prix des carburants à la pompe à court terme. Mais n'oublions pas les pressions de l'OMC. Ce qui fait dire à un autre responsable du département : l'objectif est d'aboutir à une augmentation des carburants de 6 à 7% à la pompe. De manière à aligner nos prix sur les marchés internationaux. On a toujours imaginé que les prix de l'essence en Algérie seraient alors de 80 à 100 dinars, soit quatre à cinq fois les prix actuels. En fait, la hausse porte sur le hors taxe, explique le même responsable du ministère de l'Energie. Or, sur le prix d'un euro le litre d'essence vendu à la pompe en France, 75% représentent des taxes. En hors taxes, il serait aux environs du quart d'un euro. Si on suit le même responsable, l'augmentation en Algérie serait de quelques dinars. Le prix de la libéralisation ne serait donc pas si salé. En ce sens, l'équation est la même pour Naftal et Sonelgaz. La première a besoin que ses marges soient relevées pour pouvoir financer ses investissements de mise à niveau. La seconde demande aussi que les tarifs de l'électricité augmentent en vue d'améliorer ses services à la clientèle, en développant et en modernisant ses réseaux de distribution. Les prix de l'électricité subissent aussi les pressions de la tarification du gaz. Les tarifs de cette énergie sont trop éloignés des cours internationaux. L'Omc semble vouloir là aussi un alignement des prix. Si on augmente la tarification du gaz, cela veut dire que les prix de l'électricité vont augmenter. Puisque la production d'électricité en Algérie est obtenue quasiment à partir du gaz. En somme, la libéralisation des prix des carburants, de l'électricité et du gaz demandée par l'Omc en Algérie est dictée non seulement au regard de nos intérêts par les besoins d'investissement énormes dans le secteur, mais également par le souci d'attirer les investisseurs dans les domaines de la distribution d'énergie et de la pétrochimie. Exception : pour conserver son avantage concurrentiel, l'Algérie devra demander et obtenir des prix du gaz préférentiels, si on suit des spécialistes, pour encourager les projets des industriels dont les unités programmées recourent au gaz comme matière première. En définitive, la libéralisation des prix des carburants, de l'électricité et du gaz, pourraient sous pression de l'Omc, intervenir plus tôt que prévu. La question est de savoir alors comment seront gérées les retombées sociales de ces mesures si les hausses s'avéraient salées, contrairement aux affirmations des premiers responsables du ministère de l'Energie. N. R.