La mobilisation pour la libération de Mohamed Baba Nadjar se poursuit. Il est accusé de l'assassinat de Bazine Brahim, membre de la CRA et ex-militant du FFS à Ghardaïa. Hier, 10h, un groupe composé d'une cinquantaine de personnes et amis de ce jeune détenu sont venus de Ghardaïa pour observer un sit-in devant la maison de la presse Tahar Djaout à Alger. Le rassemblement a duré une heure durant laquelle les amis du jeune Baba Nadjar ont brandi des banderoles dénonçant sa condamnation et exigeant une révision du procès qui n'a pas été, selon eux, inéquitable. «Non à la hogra», «Libérez Baba Nadjar», «Baba Nadjar est en danger de mort, il est en grève de la faim depuis 18 jours», lit-on sur ces affiches. A travers ce rassemblement, la famille et les amis du jeune condamné à la peine capitale en 2006 alors qu'il n'avait que 18 ans, sont venus alerter l'opinion et les pouvoirs publics de la dégradation de la santé du jeune qui a entamé une grève de la faim depuis 18 jours. Il se trouve actuellement à la prison de Babar, dans la wilaya de Khenchela. Le témoignage des membres de sa famille sont effrayants. «Je lui ai rendu visite lundi passé. Mon frère est dans un état grave. Il ne peut même pas marcher. Pour arriver chez moi, ce sont deux agents qui le tenaient par les mains. Il ne peut pas parler. Même les quelques mots qu'il a prononcés, nous n'avons pas pu les entendre. Il est mourant. Le voir nous a causé un grand traumatisme, nous avons peur pour lui. Si ça continue comme ça, on risque de le perdre», nous a raconté son frère Abdelaziz Baba Nadjar, âgé de 24 ans. «Nous demandons à ce qu'on refasse le procès au tribunal de Ghardaïa. Nous demandons de refaire l'enquête et surtout un procès juste et équitable. En attendant, sa libération est indispensable pour tenter de le prendre en charge dans le milieu familial et parmi ses amis», revendiquent les membres du rassemblement. Pour eux, ce procès est entaché de plusieurs irrégularités. «Parmi les chefs d'inculpation, on peut trouver son appartenance à un parti politique. Peut-on considérer cela comme une accusation ?», clament les amis de Baba Nadjar, qui se sont mis à relater sa bonne conduite, son comportement et sa gentillesse connus de tous. Mohamed Baba Nadjar a entamé une grève de la faim le 19 décembre 2010, après que son appel introduit auprès de la Cour suprême, suite à la dernière décision de justice confirmant sa condamnation à perpétuité, a été rejeté. «Il lutte contre la mort. Nous souhaitons que ce cri puisse trouver un écho favorable auprès de nos responsables courageux et honnêtes», mentionnent les membres du comité international de soutien à Baba Nadjar.