Un jeune de 22 ans, Baba Nadjar Mohamed en l'occurrence, accusé d'avoir assassiné en novembre 2005 le premier responsable du Croissant-Rouge local, Bazine Ibrahim, a été condamné à perpétuité mardi par le tribunal criminel de Ghardaïa. La lourde sentence une fois tombée a suscité un vent de colère dans la vallée du Mzab. Des dizaines de militants des droits de l'homme ainsi que du FFS ont battu le pavé pour dénoncer cette « injustice ». Six personnes dont le père du condamné et un autre membre de sa famille ont été appréhendés par la police à la sortie du tribunal. La fédération locale du FFS parle d'une « condamnation politique ». En effet, dans un communiqué parvenu à notre rédaction, elle qualifie le procès d'« injuste » et d'« inéquitable », se demandant pourquoi un tel jugement « sévère ». « Les deux pièces à conviction présentées par la police à la justice ne tiennent pas la route, car le rapport de l'expertise dit le contraire. L'essence retrouvée sur le lieu du meurtre et celle trouvée à la maison du mis en cause n'ont ni la même couleur ni la même composition. Aussi, le prévenu a prouvé qu'il n'était pas sur le lieu du crime au moment où le drame s'est produit », lit-on dans le communiqué. La fédération locale du FFS s'est dite ainsi « convaincue » qu'il s'agit bien d'« un règlement de comptes », précisant que le condamné est l'un des militants du parti dans la région, lesquels, souligne-t-on, subissent depuis toujours des pressions et des harcèlements policiers de la part des autorités locales. Elle indique, en outre, que le fait que lors de l'instruction de l'affaire on a demandé à Baba Nadjar Mohamed quelle est son appartenance politique « veut tout dire ». Ainsi, pour le vieux parti, il s'agit d'une manipulation visant à « salir » son image dans la région. Tout en mobilisant ses militants au tour de cette affaire, la fédération locale du FFS exige la « libération immédiate de toutes les personnes arrêtées ». Comme elle demande aussi l'installation d'une commission d'enquête nationale indépendante pour trouver les tenants et les aboutissants de cette affaire et également connaître « ceux qui jouent avec l'avenir du pays en voulant créer la fitna ».