L'utilisation du chèque ou de la carte bancaire ne sera obligatoire qu'à partir du 31 mars pour toute transaction dont le montant est supérieur à 500 000 DA. Ceci dit, les perturbations constatées ces derniers jours sur le marché de l'alimentation ne sont nullement liées à cette mesure entreprise par les pouvoirs publics. D'ailleurs, des opérateurs économiques ont assuré que pour le moment cette directive n'est pas encore entrée en vigueur, comme le stipule le décret exécutif 10-81 fixant le seuil applicable aux opérations de paiement. Quatre opérateurs économiques de l'Association de la filière algérienne des oléagineux (Afao), à savoir Afia, LaBelle, Safia et Zinor, ont réagi face à cet état de fait et ont affirmé qu'ils n'avaient appliqué pour le moment aucune mesure relative au paiement par chèque pour les montants dépassant les 500 000 DA. «Aucune décision, aucune modification dans les procédures de distribution et aucune exigence nouvelle dans la constitution des dossiers clients n'ont été entreprises», indique lesdits producteurs dans un communiqué. Ces opérateurs expliquent cette position par le fait qu'«il n'y avait aucune urgence en la matière, le texte (relatif au paiement par chèque) entrant en vigueur le 31 mars 2011». Pour les produits de première nécessité, «il est absolument indiqué d'agir de manière ordonnée et progressive pour éviter toute mauvaise interprétation pouvant constituer une source de perturbation de marché», estiment ces opérateurs, en ajoutant que «le réseau distributeur de leurs marques» continue de fonctionner selon les règles habituellement appliquées. Toutefois, le même communiqué signale qu'«un opérateur ayant mis en application un nouveau dispositif commercial (exigence de nouveaux dossiers clients) a modifié les règles du jeu, ce qui a amené des dysfonctionnements dans la chaîne de distribution, et qui se sont traduits, dans la précipitation, par des problèmes de disponibilité des produits et conséquemment par une augmentation non maîtrisée des prix». D'autre part, il faut savoir que les moyens de paiement retenus à partir 31 mars sont le chèque, la carte de paiement, le prélèvement, la lettre de change et le billet à ordre. Cette obligation s'applique également aux opérations de paiements partiels d'une même dette volontairement fractionnée et dont le montant global est supérieur à 500 000 dinars, selon le décret. La date du 31 mars a été retenue pour l'entrée en vigueur de cette mesure, de sorte à garantir que les banques de la place seront entièrement en mesure de répondre à la demande du public pour l'ouverture de compte et pour l'obtention rapide de chéquiers. Quant au seuil de 500 000 DA fixé à ce stade, il tend à familiariser la société au recours au chèque aux lieu et place de l'espèce, étant entendu que ce montant sera à l'avenir graduellement abaissé jusqu'à atteindre le niveau en usage dans les économies modernes à travers le monde.