Pour lutter contre le blanchiment d'argent, l'utilisation du chèque sera obligatoire à partir du 31 mars 2011. Selon un projet de décret examiné par le gouvernement, l'utilisation du chèque ou de la carte bancaire deviendra obligatoire pour tout paiement supérieur à 500 000 DA. La fixation du seuil de 500 000 DA tend à familiariser la société au recours au chèque aux lieu et place des espèces, étant entendu que ce montant sera, à l'avenir, graduellement baissé jusqu'à atteindre le niveau en usage dans les économies modernes à travers le monde. Abderrahmane Benkhalfa, délégué général de l'Association des banques et établissements financiers (Abef), salue grandement cette initiative. Contacté hier, M. Benkhalfa a estimé que jusqu'à présent, les paiements par des instruments modernes ne sont pas en adéquation avec l'ampleur des transactions : «Nous sommes un grand marché, et nous devons nous conformer avec les nouvelles donnes, notamment en ce qui concerne le paiement de masse». A propos de paiement par chèque, notre interlocuteur rappelle tout d'abord l'entrée en vigueur depuis déjà trois ans de nouveaux systèmes de paiement ; il souligne qu'«actuellement, le traitement des chèques est complètement électronisé à distance ; pour cela, il existe un double contrôle du montant et de l'image du chèque qui circulent sur plus de 1400 agences». Il explique que «tous les chèques qui se traitent font l'objet de vérification simultanée par rapport à la qualité du chèque, aux mentions obligatoires du chèque, mais surtout par rapport à la qualité de signature». 1500 scanners pour le contrôle des chèques Il nous apprend dans ce contexte que «le contrôle automatique des informations se fait à travers 1500 scanners installés dans l'ensemble des agences». «Nous avons maintenant une plateforme qui permet de passer à cette phase importante ; la décision du gouvernement vient donc l'appuyer afin de compléter ce que nous avons fait dans le domaine commercial» ; il précise dans ce sillage que «l'utilisation des chèques est déjà entamée tout comme les cartes bancaires». D'après lui, la télécompensation des chèques va se généraliser ; les banques tentent de cerner les difficultés rencontrées par la télécompensation des chèques. L'enjeu principal de la télécompensation est de réduire les délais de paiement des chèques à moins d'une semaine ouvrable. Elle constitue également une arme efficace contre les signataires de chèques sans provision. A propos de la fixation du seuil de 500 000 DA, le délégué général de l'Abef estime qu' «il est actualisable» du moment qu'il sera, à l'avenir, graduellement abaissé jusqu'à atteindre le niveau en usage dans les économies modernes à travers le monde». «Il permettra donc de mettre en harmonie les pratiques de l'économie algérienne avec les nouvelles techniques de paiement ; on constate qu'il y a de moins au moins de liquidités qui circulent et de plus en plus d'instruments de paiement». «L'initiative du gouvernement est une aubaine au point de vue du contrôle», souligne-t-il. Toutefois, il précise que l'application de cette mesure demande des efforts de la part des institutions financières et de la part des clients. Interrogé sur la disponibilité des chéquiers pour mener à bien cette nouvelle mesure, M. Benkhalfa, indique que «pour répondre à cette nouvelle exigence, les clients ainsi que les banques doivent se mettre en harmonie, notamment les clients commerçants et les opérateurs économiques».