La sortie médiatique de certains présidents de partis a ravivé les tensions au niveau de certaines formations traversées par des velléités de redressement, à l'image du FLN ou du FNA. Ainsi, les partisans de Mohamed Seghir Kara et El Hadi Khaldi à Oran n'ont pas raté cette occasion pour rappeler que rien ne les empêche de jouer aux pompiers «quand l'intérêt de la nation et de la patrie l'exige». «Nous sommes descendus à la rue pour tenter de faire raisonner les jeunes. Ils connaissent notre engagement, notre intégrité et notre discours a permis d'éviter le pire dans plusieurs localités de la wilaya», dira un membre du mouvement de redressement élu à l'Assemblée populaire communale d'Oran. Ce dernier ne manquera pas de rappeler que les militants du FLN se doivent aujourd'hui d'appeler à la tenue d'une réunion du comité central pour débattre de la situation du pays et adapter les structures du parti à la conjoncture que vit le pays. «La direction actuelle est arrivée au bout de sa mission comme le prouvent ses atermoiements à l'occasion des derniers événements qu'a connus le pays. Nous allons nous réunir dans les prochains jours pour faire le forcing car les adhérents au mouvement du FLN n'ont attendu ni les orientations de la direction pour engager des actions de proximité de sensibilisation et d'apaisement ni l'appel de Daho Ould Kablia. L'intérêt du pays nous a dicté d'aller à la rencontre des jeunes émeutiers et nous l'avons fait sans calcul politique», dira notre interlocuteur. Pour sa part, Mohamed Zerrouki, membre du conseil national du Front national algérien, ex-vice-président de la commission politique de surveillance des élections présidentielles et membre du mouvement de redressement, s'est dit outré par les propos du président du FNA, Moussa Touati, parus dans les colonnes de notre confrère El Waqt. Comment se permet-il d'affirmer qu'il est le président d'un parti qui œuvre dans l'opposition alors qu'il perçoit un salaire de 300 000 DA, versé par le Trésor public. Cela fait de lui un salarié de la Fonction publique qui doit se soumettre aux injonctions de son employeur. En refusant de répondre à l'appel de Ould Kablia, il fait preuve d'une insubordination de premier degré», dira-t-il. Plus critique, il fera remarquer que le président du FNA verse dans l'agitation politicienne en appelant à la levée de l'état d'urgence et à déverrouiller le champ politique pour favoriser la libre expression. «J'aurais pu applaudir si derrière ces propos se cachait un homme politique et non un repris de justice condamné pour émission de chèque sans provision et qui fait l'objet de 7 autres actions judiciaires enrôlées par des membres du conseil national, des élus et des militants de son parti. L'actuel président du FNA fait dans la provocation en refusant d'adhérer aux appels au calme et à la raison. Il appelle au retour à la Constitution et cela me permet de rafraîchir sa mémoire de fonctionnaire politique qui mord la main qui le nourrit. La stricte application de la Constitution l'aurait court-circuité et fait barrage à ses nombreuses candidatures pour les élections à la magistrature suprême, lui qui traîne une condamnation par la justice pour des faits infamants. La stricte application des dispositions de l'article 13 de la loi organique portant fonctionnement des partis politiques signée en 1995 par l'ex-président de la République, Liamine Zeroual, l'aurait empêché de collectionner les candidatures aux élections présidentielles. L'application de la Constitution et des lois du pays auraient permis sa disqualification de la sphère politique nationale lui qui foule aux pieds les lois de la République», affirme notre interlocuteur qui ne manquera pas de rappeler que les membres du mouvement de redressement se réuniront dans les prochains jours pour passer à une autre étape de la restructuration du parti. «Les pouvoirs publics ont encore une fois découvert cet homme qui ne doit plus bénéficier de soutien pour s'approprier les leviers de commande du FNA», précisera-t-il.