Les redresseurs ont un porte-parole en la personne de Mohamed Seghir Kara, député de la nation, et possèdent une adresse, a estimé hier El Hadi Khaldi pour faire comprendre à ceux qui ne veulent pas entendre que le mouvement de redressement est bel et bien structuré et ne compte pas s'arrêter en si bon chemin. Au contraire, il s'inscrit dans la durée et ne sera dissous qu'après satisfaction des revendications et remise de l'ordre à la maison FLN. C'est une véritable guerre de déclarations qui sévi ces derniers jours au sein de la maison de l'ex-parti unique. Après les déclarations du secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, à l'encontre des redresseurs, mais surtout contre le ministre de la Formation et de l'Enseignement professionnels, El Hadi Khaldi, l'un des initiateurs du mouvement de redressement, la réplique ne s'est pas fait attendre. «C'est le président de la République qui m'a nommé, et je ne doit ma loyauté qu'à lui, personne d'autre.» C'est en ces termes que M. Khaldi à répondu hier au secrétaire général du FLN, lors d'un point de presse tenu au siège de la wilaya de Tizi Ouzou, à l'issue d'une visite de prospection de son secteur. Rappelant que M. Belkhadem a mis en garde lundi 29 novembre contre «une tentative de déstabilisation de son parti, qui, selon lui, signifie une déstabilisation de l'Algérie». Pour lui, la crise actuelle au FLN est liée à des ambitions personnelles, néanmoins «il ne faut pas mordre la main qui te nourrit», a-t-il lancé lors de sa réunion avec les mouhafedhs à Sidi Fredj, à Alger. Seulement, il paraît que le leader des redresseurs ne voit pas les choses de la même manière lorsqu'il déclara que «Belkhadem est mon secrétaire général au sein du FLN, rien de plus». Allant plus loin dans sa réponse, le ministre habillé de la casquette de leader des redresseurs au FLN déclara qu'«il ne mordra sûrement pas la main du président de la République, lequel a nommé aussi Belkhadem». «Je suis moi-même docteur d'Etat en sciences économiques et je ne suis pas venu du néant», a-t-il encore mentionné. Par ailleurs, répondant à une question relative aux attentes de Belkhadem qui voulait minimiser l'ampleur de la crise interne, M. Khaldi estime que «le mécontentement des militants est la meilleure preuve que la maison est en ébullition». Cela va sans dire que pousser les opposants à la porte de sortie risque de provoquer l'implosion du parti et le départ de nombreux cadres vers d'autres formations, donc l'affaiblissement du FLN, à une année des élections législatives. Plus encore, le ministre estime que le mouvement est loin d'être un jeu «d'enfant et considéré comme étant une défaillance de certains ou une ambition quelconque de leadership». «Le mouvement a un porte-parole en la personne de Mohamed Seghir Kara, qui est député de la nation, et possède une adresse», a-t-il précisé.