Le ministère de l'Agriculture milite pour la mise en place de dispositifs afin de pouvoir intervenir sur le marché en cas de fluctuation des prix des matières premières de base sur le marché international. «L'Etat doit intervenir pour les produits agricoles de base afin de stabiliser le marché», a préconisé, hier, Rachid Benaïssa, ministre de l'Agriculture. L'invité de la Chaîne III est convaincu que la sécurisation du marché est un moyen de régulation qui permet aussi d'éliminer la spéculation. Grâce au stock de blé, il a été possible d'augmenter rapidement les quotas des minoteries qui devaient répondre aux besoins des boulangers et baisser les prix des pâtes alimentaires à compter du mois de février. A cet effet, les filières doivent s'organiser à l'image de celles du lait, des céréales et des pommes de terre. Le fonctionnement des systèmes de régulation permettra, de l'avis du ministre, de préserver les intérêts de l'ensemble des acteurs et par là même ceux des consommateurs. «Nous avons même des stocks d'oignon et d'ail. Ces opérations sont devenues des actions normales pour créer des stocks d'intervention ou de régulation», a-t-il expliqué, annonçant que le dispositif sera élargi à d'autres filières. Non seulement les agriculteurs seront protégés mais les consommateurs auront aussi un marché stable. Les aires de stockage ont connu une hausse avec la prévision de les augmenter afin de stocker des produits de première nécessité. Avant 2008, rappelle le ministre, «nous pensions que le marché allait s'autoréguler mais nous avons constaté que l'intervention de l'Etat est indispensable». En réaction aux fluctuations du marché, le ministère de l'Agriculture a opté pour la constitution de stocks de sécurité et la subvention des produits de première nécessité, notamment les céréales et le lait. Dans le souci de préserver les revenus des agriculteurs, un dispositif a été également mis pour la pomme de terre et les viandes blanches dans le but de stabiliser leurs prix lorsqu'il y a spéculation.