L'opération de régulation de la production de pomme de terre initiée par le ministère de l'Agriculture et du Développement rural a permis d'en stocker plus de 120 000 t, a indiqué hier le chargé de la communication de cette institution, Djamel Barchiche, dans une déclaration à El Watan. Le département de Rachid Benaïssa s'était fixé comme objectif de stocker près de 150 000 t. « Si en termes de quantités, cet objectif n'a pas été atteint, nous considérons que nous avons réussi en matière de mobilisation des acteurs. Ce n'est pas facile d'arriver à un tel résultat dans une période aussi courte », relève M. Barchiche. Cette mesure a été prise dans le cadre du Système de régulation des produits agricoles de large consommation (Syrpalac). La première étape de ce dispositif étant achevée, une nouvelle phase commence, qui consiste à surveiller le marché pour intervenir en cas de perturbations. Les cellules d'observation et de suivi des opérations de régulation des produits de large consommation mises en place dans chaque wilaya ont été instruites de suivre quotidiennement les fluctuations des prix de la pomme de terre sur le marché afin de prendre les mesures qui s'imposent. Le déstockage est envisagé si les prix dépassent un certain seuil devenant inabordable pour le commun des consommateurs. Le ministère va probablement actionner cette machine afin d'éviter une pénurie sur le marché durant le mois sacré du Ramadhan, qui coïncidera avec la période de soudure où l'on consomme habituellement les stocks en attendant la production d'arrière-saison. Le problème qui risque de se poser pour ce système est lié aux capacités de stockage qui seraient insuffisantes. Pour combler ce déficit, le ministère entend encourager les investissements dans ce domaine et essaye de conclure un partenariat basé sur la confiance avec les opérateurs du froid existants, notamment ceux qui ont adhéré au Syrpalac. L'industrie du froid est, signale-t-on, un élément incontournable dans la régulation du marché. La production excédentaire récupérée sera soit transférée vers des zones déficitaires après concertation entre walis, soit utilisée dans des opérations de solidarité nationale ou encore exportée, souligne-t-on. A travers la mise en place du Syrpalac, l'Etat tente de reprendre son rôle de régulateur du marché. Ce système a été mis en place le 10 juillet dernier. La première intervention des pouvoirs publics a concerné la pomme de terre, dont la production a été excédentaire cette saison, contraignant les agriculteurs à la vendre à perte. Afin d'éviter que le scénario de l'année dernière ne se reproduise avec toutes les perturbations qu'a connues cette filière, l'Etat a récupéré le surplus pour protéger les revenus des producteurs et le pouvoir d'achat des consommateurs. Le prix de référence d'intervention a été fixé à 20 DA/kg. On ne pourra cependant prendre la mesure de l'impact de ce système qu'au début du mois de Ramadhan, période durant laquelle les prix flambent.