Le consul général d'Algérie, Menad Habbak, qui nous a reçus hier au consulat général d'Algérie, sis à la rue du Niger, à Tunis, nous a informés sur la situation de la communauté algérienne durant les événements que vit ce pays. Le Temps d'Algérie : De combien de personnes est constituée la communauté algérienne ? Menad Habbak : La commune algérienne, en Tunisie, compte environ 25 000 personnes, dont des personnes mobilisées en Tunisie par le colonialisme français durant la guerre de libération dans des mines de phosphate, à Gafsa, dans les chemins de fer et les postes. Nombre de leurs descendants sont restés en Tunisie et comptent parmi la communauté algérienne dans ce pays qui est donc constituée d'une partie de l'émigration et de sa descendance. Le consulat général d'Algérie en Tunisie a-t-il rapatrié des ressortissants algériens, et quelles aides leur avez-vous apportées ? Nous avons secouru une centaine d'Algériens avec l'organisation de départs par route vers l'Algérie, comme nous avons organisé le départ d'une trentaine d'étudiants algériens en aller simple par avion, et d'une cinquantaine d'étudiantes algériennes avec des aides financières pour leur permettre de rentrer en Algérie. Ces étudiants étudient à Monastir, Sousse et Tunis. Tous sont partis à cause de l'insécurité et parce qu'ils n'avaient pas d'argent pour rentrer au pays, d'autres ont été volés. Quelles mesures avez-vous prises pour assurer un soutien aux ressortissants algériens qui voudraient se présenter au consulat ? La mobilisation du consulat a eu lieu depuis le premier jour des événements, et des permanences de nuit ont été assurées par des diplomates pour répondre au téléphone. Y a-t-il eu des victimes algériennes enregistrées récemment ? Nous avons visité, hier, trois hôpitaux de la partie nord de la Tunisie et nous n'avons trouvé aucun Algérien hospitalisé. Depuis le début des événements, un Algérien est décédé. Cependant, nous avons un cas de disparition. Nous œuvrons, en coopération avec l'ambassade d'Algérie en Tunisie et le ministère algérien des Affaires étrangères, pour le retrouver. C'est une dame qui recherche son frère. Elle dit qu'il est venu en Tunisie en touriste et n'a plus donné signe de vie. Il est originaire d'Alger. On n'a trouvé aucune trace de lui jusqu'à présent.
Où en sont les recherches actuellement ? Nous poursuivons les recherches. A l'hôpital, deux corps qui n'ont pas été identifiés se trouvent à la morgue. Je ne pense pas qu'il s'agisse d'un ressortissant algérien, mais nous avons demandé à notre ministère des Affaires étrangères de nous envoyer sa photo pour faire une comparaison avec les deux corps. Entretien réalisé à Tunis par Mounir Abi