L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) est sur le point d'entrer dans une nouvelle ère de domination du marché, ont estimé jeudi à Londres des experts du groupe pétrolier britannique BP dans une analyse des perspectives mondiales d'énergie. Les prévisions de BP montrent qu'au cours des 20 prochaines années, «cette Organisation va devenir aussi puissante qu'elle l'était au cours des années 70 marquées par une série de chocs pétroliers et de pénuries». La part des pays de l'Opep dans la production mondiale devrait augmenter de 40 à 46% à moyen terme. En outre, souligne BP dans son analyse, 75% de la croissance des réserves de pétrole au cours des deux prochaines années devraient provenir de pays de l'Opep. Créée à Baghdad en 1960, l'Opep étend de plus en plus son l'influence sur le marché, malgré les divergences existantes entre les pays membres. Depuis la conférence d'Oran tenue en décembre 2008, les pays membres de l'Organisation n'ont pas revu leurs quotas de production. Ce consensus a permis de stabiliser les prix et de les maintenir à des niveaux appréciables allant de 80 à 99 dollars le baril ces derniers jours. Dans le contexte actuel, l'Opep est devenue, selon des rapports d'organismes internationaux, même ceux établis par l'Agence internationale de l'énergie (AIE), un acteur de premier plan capable de réguler les prix de l'or noir et de peser de tout son poids sur le marché. Dans son analyse, BP confirme d'ailleurs que «le monde devient de plus en plus dépendant de l'Opep pour les combustibles fossiles». La demande atteindra, selon cette analyse, environ 102 mb/j de pétrole en 2030, soit une augmentation de 16,5 millions de barils par rapport au niveau actuel.