Les représentants de 11 wilayas de l'Ouest du mouvement de redressement du Front national algérien se sont réunis avant-hier à Oran pour débattre des moyens à mettre en œuvre «afin de rendre le parti à ses militants sincères, fidèles à sa ligne et à la patrie». La réunion présidée par Ali Ghaffar, un membre du bureau national du FNA et porte-parole du mouvement de redressement, a permis aux présents de débattre de la dynamique à mettre en branle pour parvenir dans les meilleurs délais à l'organisation d'un congrès extraordinaire du parti, «qui le dotera d'organes démocratiquement élus par la base et issus de la volonté de la base militante», affirme un délégué de la wilaya de Tlemcen. Répondant aux interrogations des délégués présents, M. Ghaffar ne manquera pas de rappeler que la démarche du mouvement est légaliste et s'inspire de la loi organique sur les partis politiques et du règlement intérieur du parti. «Nous devons aller vers les militants, les membres du bureau national et les membres fondateurs du parti, exclus par Moussa Touati, pour les inviter à revenir et poursuivre leur mission au service du FNA et de la patrie», fera-t-il remarquer. Un délégué de Mascara, qui a invité les présents à accélérer la dynamique de redressement du parti, reprochera à Moussa Touati d'avoir foulé aux pieds l'article 48 du règlement intérieur du parti qui fixe les modalités d'exclusion des militants, des membres du bureau national et des membres fondateurs. «Il agit seul et prononce les exclusions à sa guise, alors que les règlements sont clairs. La destitution ou l'exclusion d'un membre du bureau national ou d'un membre fondateur n'est prononcée que par le congrès», dira-t-il. Le député d'Oran, Abbou Tayeb, fera remarquer pour sa part que la base est désorientée et démobilisée par les agissements de Moussa Touati qui s'est entouré d'individus qui servent leurs intérêts au lieu de servir le FNA et l'Algérie. «La semaine dernière, je l'ai affronté devant le tribunal de Sidi M'hamed et il n'avait pas trouvé d'arguments pour se défendre des accusations de dénonciation calomnieuse et d'insultes que j'avais porté à son encontre.» Le vice-président de la commission politique de surveillance de l'élection présidentielle, Zerrouki Mohamed, ne manquera pas d'affirmer que Moussa Touati se sert du «parti des pauvres» pour ses propres intérêts. S'adressant à la salle, il dira : «Il perçoit un salaire de 30 millions de centimes du Trésor public. Depuis 2008, il a perçu près de 1,6 milliard de centimes, au détriment du parti qu'il devait en principe servir. Il faut l'exclure, et aujourd'hui nous devons passer à une autre étape dans notre dynamique de redressement.» A l'issue des travaux, un communiqué final a sanctionné les travaux de cette réunion qui constitue, selon ses animateurs, l'ultime étape avant d'adresser une demande officielle au ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales pour organiser un congrès extraordinaire, destituer Moussa Touati et doter le parti d'organes élus.