Des affrontements ont à nouveau opposé hier des policiers et des manifestants dans le centre du Caire et dans la ville de Suez, à l'est de la capitale égyptienne. Quelques centaines de manifestants, appelant au départ du président Moubarak, affronteraient les forces de l'ordre en face des locaux du syndicat des journalistes et de ceux du syndicat des avocats. Selon plusieurs journalistes présents sur place, la police a dispersé les manifestants en les frappant avec des bâtons et en utilisant des gaz lacrymogènes. Des heurts particulièrement violents ont ensuite été signalés dans les rues avoisinantes. Le Mouvement du 6 avril, un groupe de militants pro-démocratie à l'origine des manifestations de la veille, avait annoncé dans la matinée qu'il appelait à de nouveaux rassemblements. Les manifestations semblent toutefois d'ampleur bien moindre que celles de mardi. Le ministère de l'Intérieur égyptien avait indiqué dans la matinée qu'il interdisait toute nouvelle manifestation. Dans un communiqué, il affirme qu'«aucun acte de provocation, rassemblement de protestation, marche ou manifestation ne sera permis». «Des mesures légales seront prises contre quiconque» serait en infraction, poursuit le communiqué du ministère, en soulignant que tout contrevenant serait déféré devant la justice. Les rues du centre du Caire étaient quadrillées par la police hier en fin de matinée. Selon plusieurs témoins, la place Tahrir, épicentre des manifestations de mardi au centre du Caire, est calme, avec une présence policière massive. La police a dispersé en début d'après-midi quelques dizaines de manifestants. «Les quartiers résidentiels sont calmes. Les écoles sont ouvertes et la vie continue normalement. Les manifestations d'hier étaient concentrées dans le centre-ville», témoigne une habitante du Caire. «Les habitants du quartier continuent comme tous les jours de croiser les habituels policiers dans leur rue, et parfois quelques camions en plus, il est vrai, sans s'en soucier ni crier aux armes. Quelque 200 personnes ont été arrêtées mardi lors des manifestations, dont 70 au Caire, où un policier a été tué, et 50 à Suez, à une centaine de kilomètres à l'est de la capitale, où trois manifestants sont morts.