Non satisfaits des conclusions de la réunion de mercredi avec les responsables du ministère de la Santé et des propositions de la tutelle quant à leurs revendications, les paramédicaux ont décidé de déclencher un débrayage illimité à partir du 8 février. Un mouvement qui suivra la grève cyclique déjà prévue pour les 1er et 2 février, a-t-on appris auprès de Lounes Ghachi, secrétaire général du Syndicat algérien des paramédicaux (SAP). La dernière réunion avec la tutelle n'aura servi à rien, d'après lui. «Notre dossier juridique est toujours en cours de négociations, selon les responsables du ministère. Comme d'ailleurs les documents déposés récemment au niveau de la Fonction publique par Ould Abbas lui-même», nous dira le SG de la SAP. Celui-ci a fait savoir que les paramédicaux ne comptent guère sur les promesses du ministre, qui déclare que toutes les rémunérations seront régularisées ce mois-ci et que tous les paramédicaux bénéficieront de nouveaux salaires et de nouveaux régimes indemnitaires dans les plus brefs délais. Il estime qu'il est impossible de réaliser de telles promesses en si peu de temps, vu que les négociations et les réunions à elles seules prendront des mois. De plus, le dépôt des documents à la Fonction publique n'a aucune valeur, du moment que le dossier n'est pas passé par le ministère de l'Enseignement supérieur pour tenir compte de la révision du système LMD. Idem pour les autres revendications, notamment le statut particulier, l'adoption du régime indemnitaire, les journées de récupération et la prime de contagion, qui ont été également consultés par le ministère du secteur, sans qu'aucune concrétisation n'ait été faite. Et c'est là que le bât blesse. «Le plus important pour la tutelle n'est pas d'exposer nos problèmes, mais d'étaler des points peu essentiels.» Notre interlocuteur entend par là que le ministre de la Santé a mis l'accent, pas plus tard que jeudi à l'APN, sur la construction d'une trentaine d'écoles de formation paramédicale entre 2011 et 2014, au lieu de se concentrer sur d'autres volets plus primordiaux. «Comment parler de 29 nouvelles écoles, alors que les écoles déjà existantes manquent de postes pédagogiques, selon lui. Et quand bien même les 9000 infirmiers et infirmières qui seront formés dans ces écoles connaîtront le même problème de statut et ne seront peut-être pas aussi nombreux, vu les conditions difficiles d'admission.» «Ce qu'il faudrait faire avec ces milliards, c'est plutôt renforcer l'effectif et lui appliquer le nouveau statut», a-t-il conclu.