L'Egypte est coupée du monde. Face à l'ampleur des manifestations populaires qui se sont propagées dans plusieurs régions du pays, le régime égyptien a procédé à la suspension de l'utilisation de tous les moyens de communication et de technologie. Après avoir procédé au blocage puis au filtrage de certains sites et réseaux sociaux et d'échanges, comme Facebook et Twitter, les autorités égyptiennes ont fini par couper totalement l'accès à internet au Caire et à Suez. Selon la société BGPmon, 88% au moins de l'internet égyptien sont actuellement coupés. Le réseau téléphonique a connu le même sort puisque les communications téléphoniques des réseaux fixes et mobiles sont également suspendues depuis mercredi 27 janvier. Les premiers qui se sont aperçus de cette situation sont les hôtels. «Il n'y a plus d'internet en Egypte, le réseau a tout simplement été suspendu dans la nuit par les autorités», répondent les agents d'accueil dans un hôtel. Plus d'e-mail, plus de SMS, plus de Twitter, les écrans restent vides dans les maisons, les cybercafés, les banques, les ministères et les ambassades. Ces outils étaient pourtant massivement utilisés par les Egyptiens qui s'informaient sur le développement de la situation dans leur pays. Les jeunes et les partis de l'opposition ont souvent exploité ces moyens de communication pour organiser le mouvement de contestation et la diffusion des messages sur les lieux des manifestations. En plus des sites internet, les Egyptiens n'ont plus accès à la chaîne Al Jazeera.