Les habitants de plusieurs localités de la wilaya de Tizi Ouzou n'ont plus d'autre recours que de sortir dans la rue, bloquer des routes ou des sièges d'APC pour crier leur colère face aux problèmes inextricables dans lesquels ils pataugent. Après les habitants d'Ihesnawen qui ont bloqué la route à Azib Ahmed, il y a quelques jours, pour dénoncer la situation d'abandon des routes, c'était au tour des habitants du village Agouni Fourou, dans la commune d'Aït Toudert, daïra des Ouacifs, localité nichée au pied du Djurdjura, de procéder à la fermeture du siège de la commune avant-hier. Agouni Fourou, comme Tiroual, est l'un des villages les plus déshérités de la commune, pour ne pas dire de cette région de la wilaya, où sont encore répertoriés des poches de pauvreté en fonction de la carte sociale établie par la direction de l'action sociale. Oubliés par les hommes, les habitants de ce village dont les cris de détresse se sont transformés en échos renvoyés par la haute montagne du Djurdjura ont laissé libre cours à leur colère. Ce qu'ils demandent, c'est l'amélioration de leur cadre de vie. Devant cette situation d'abandon - pas d'eau potable, pas de routes, pas de gaz et bien d'autres manques encore - les protestataires dénoncent ce qu'ils qualifient «d'inertie» des responsables locaux. Toutes ces carences ont été inscrites dans une plateforme de revendications qui a été remise aux responsables de l'APC. La situation dans laquelle piétine le village Agouni Fourou n'est pas propre à ce hameau de la Kabylie profonde et silencieuse. Ils sont des dizaines de villages à vivre dans le dénuement total. Cette situation, conjuguée à l'insécurité, a généré un exode massif des populations de ces villages vers les villes et les centres urbains de la wilaya.