Des affrontements entre soldats soudanais ont fait vingt morts jeudi et vendredi dans la ville de Malakal, au Sud-Soudan, selon l'armée. Les combats ont éclaté lorsque des soldats des Forces armées soudanaises (FAS) ont refusé de partir dans le Nord, à la suite du référendum de janvier au cours duquel les habitants du Sud-Soudan se sont prononcés pour l'indépendance. Des hommes des FAS, majoritairement nordistes, et de l'Armée populaire de libération du Soudan (APLS), sudistes, sont stationnés à Malakal. En vue de l'indépendance du Sud, les FAS doivent gagner le Nord et l'APLS rester au Sud. Mais de nombreux membres des FAS sont des sudistes alliés au gouvernement de Khartoum pendant la guerre civile et ils ne veulent pas quitter leur région, ce qui a provoqué les affrontements. Ainsi, la Mission des Nations unies pour le Soudan (Minus) a exprimé vendredi son inquiétude sur ces combats internes au sein d'une unité mixte intégrée des forces armées soudanaises au nord de la ville de Malakal. La Minus fait état de la mort d'un Soudanais employé par le Haut commissariat aux réfugiés (HCR) touché par des tirs croisés pendant les combats. Il est décédé des suites de ces blessures alors qu'il était transféré d'urgence à l'hôpital à Malakal, selon la Minus. Des membres de la Minus ont rencontré des membres du Comité de surveillance mixte des forces armées soudanaises et discuté avec les autorités locales. L'objectif, estime la Minus, est «de les aider à contenir les affrontements et résoudre les différends au sein de l'unité mixte à travers un dialogue pacifique pour garantir la sécurité». Le 31 janvier dernier, le Secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, a exhorté les deux parties à l'Accord de paix global qui a mis fin en 2005 à la guerre civile entre le Nord et le Sud-Soudan, à garder leur calme en attendant la proclamation des résultats définitifs du référendum d'autodétermination du Sud-Soudan. Organisé en janvier, le scrutin s'est déroulé de manière pacifique et les premières indications montrent que les Sud-Soudanais ont voté à une écrasante majorité en faveur de la sécession.