En plus de ses dispositions, bien tardives, à devenir respectueux des libertés de chacun, le président Hosni Moubarak s'avère être un président généreux. Une âme charitable qui ne compte plus quand il s'agit de sauver les intérêts de son clan, les meubles du palais avec. L'oncle Hosni arrose l'Egypte de centaines de millions d'euros, les martyrs de la révolte inclus ! Après trente ans de règne sans partage, le Président qui a perdu sa légitimité un certain 25 janvier 2011 est forcé de laisser tomber les miettes. 15% d'augmentation pour les plus bas salaires et autant pour les retraités. Si ça ce n'est pas de la générosité. Hosni Moubarak s'attend-il à ce que ses «sujets» lui rendent la monnaie de la pièce, en lui permettant de conduire la transition jusqu'à la fin de son énième mandat, tellement il en a brigué ? Le peuple aurait pu apprécier son geste, mais il vient trop en retard. Le papy, qui continue de faire de la résistance, est invité à embarquer dans le premier avion. Avec ou sans sa fortune, les fameux 51 milliards de dollars pour lesquels son gouvernement n'a pas jugé utile de pondre un démenti ? Il est vrai que les trésors sont faits pour être enfouis sous les dalles du palais. Il y aurait de quoi rembourser la dette de l'Egypte et même de quoi se payer un voyage sur la lune où pas un juge de La Haye ne vive. C'est quelque part sur terre que Hosni Moubarak devrait atterrir. Probablement en Allemagne, d'après des indiscrétions rapportées par le journal Der Spiegel. Ce n'est pas la première fois que le «Honni» Moubarak s'y rendra. Ce n'est pas son premier séjour, le Président suit régulièrement des cures médicales. Parce que la médecine égyptienne n'est pas assez compétente pour soigner les petits bobos du roi ? C'est comme chercher des poux sur la tête d'un chauve, Hosni Moubarak s'y plaît chez ses hôtes allemands. Cette fois-ci, ils devraient le «supporter» beaucoup plus longtemps que d'habitude, l'ex-maître du Caire partirait pour ne plus revenir chez lui. Est-ce cette sortie honorable que son armée, en étroite collaboration avec ses collègues américains, serait en train de préparer ? Ce serait même contraire à sa «dernière volonté». Lors de son discours-testament, le fortuné Moubarak avait souhaité mourir sur la terre des pharaons. Ce commandement ne serait pas respecté, l'avenir démocratique de l'Egypte est aux mains des millions d'opposants que l'armée égyptienne ne se risque pas à déloger de la place Tahrir. Pas avant le départ de Moubarak qui n'attendrait plus que la confirmation de son rendez-vous médical. S'envolerait-il seul à bord de l'avion présidentiel ? C'est certain, l'ancien ministre de l'intérieur, Habib El Adli, ne sera pas du voyage. Non pas à cause de sa fortune colossale, on n'est pas à un milliard de dollars près, mais en raison de sa présumée complicité dans le double attentat contre l'église copte d'Alexandrie. Moubarak aurait tant souhaité qu'Al Qaïda ou la fantomatique main de l'étranger se dépêche à revendiquer ce carnage, histoire de se réapproprier le profil de commandeur en chef de tout un peuple uni derrière le rempart anti-islamisme radical. Fictive, la fortification a fait vite de tomber en ruine. La lutte antiterroriste n'est pas le moyen le plus approprié pour sauver son régime. Quant à cette révolution islamique à la Khomeiny, les Occidentaux ne semblent plus trop y croire. Surtout depuis que les Frères musulmans sont allés mesurer la bassesse de l'opportunisme politique chez Omar Souleimane ? Il n'y aurait pas que Hosni Moubarak qui devrait suivre une cure pour l'honneur.