Sur les Noirs, Nixon se déclare en désaccord avec les vues de son secrétaire d'Etat, William Rogers. Selon lui, Rogers «a une sorte d'aveuglement pour ce qui est des Noirs». «Il dit qu'ils sont en train de progresser et qu'après tout, au bout du compte, ils vont renforcer notre pays, parce qu'ils sont forts physiquement et que certains d'entre eux sont intelligents, et ainsi de suite», rapporte Nixon. «Mon sentiment, c'est que je crois qu'il a raison si on parle de 500 ans. Mais je crois que c'est faux si on parle de 50 ans», déclare le président. Et il poursuit par des propos quelque peu confus semblant indiquer qu'il est pour une amélioration génétique de la race noire par croisements. «Il n'y a que ça qui marchera», assure-t-il. Quant à Henry Kissinger, alors conseiller à la sécurité nationale de Nixon, il rejette lors d'une conversation les appels demandant à Washington de presser les autorités soviétiques de permettre aux juifs d'émigrer pour échapper aux persécutions. «L'émigration des juifs d'Union soviétique n'est pas un objectif de la politique étrangère américaine, affirme-t-il. Et s'ils mettent les juifs dans des chambres à gaz en Union soviétique, ce n'est pas une affaire américaine. Peut-être une affaire humanitaire.» «Je sais, répond Nixon. Nous ne pouvons pas faire sauter le monde pour cela.» Elu en 1968, puis réélu en 1972, Richard Nixon a été contraint à la démission en 1974 en raison du scandale d'espionnage politique du Watergate. Il mourut en 1994.