Le gouvernement sahraoui met en garde contre toute atteinte à l'intégrité de ses eaux territoriales dans tout accord de pêche entre l'Union européenne (UE) et le Maroc, appelant à mettre fin au pillage et à l'exploitation illégale des richesses de son peuple. Cette réaction du gouvernement sahraoui intervient suite au renouvellement de l'accord de pêche entre le Maroc et l'UE, en vigueur depuis 2006. Tout accord entre ces deux parties incluant les territoires du Sahara occidental ou ses eaux territoriales «constitue une violation flagrante du droit international à même d'encourager le Maroc à aller de l'avant dans sa politique d'intransigeance et son refus de se conformer à la légalité internationale et persister dans ses violations des droits de l'homme», souligne un communiqué du conseil des ministres sahraoui présidé par Mohamed Abdelaziz. Ce conseil a également condamné «l'entêtement du Maroc qui bloque le processus des négociations engagé entre les deux parties en conflit et entrave les efforts des Nations unies». Par ailleurs, le conseil s'est «félicité de l'intensification de l'intifadha pour l'indépendance dans les territoires occupés et dans le sud du Maroc et qui s'est concrétisée par les évènements de Gdeim Izik, un tournant décisif dans l'histoire du peuple sahraoui et un modèle pour tous les peuples opprimés en matière de résistance pacifique et civilisée». Il a en outre demandé aux Nations unies d'intervenir immédiatement pour la libération de tous les détenus politiques sahraouis et de dépêcher «au plus vite une mission internationale indépendante pour enquêter sur ces évènements et élargir les prérogatives de la Minurso à la protection et à la surveillance des droits de l'homme au Sahara occidental». Cette intensification a été une nouvelle constatée lors du Forum social mondial de Dakar au Sénégal qui a révélé au monde entier «la justesse de la cause sahraouie» et «l'ampleur de la répression» exercée par le Maroc à l'encontre du peuple sahraoui, selon des membres de la délégation sahraouie. Ce forum a été «une réussite», ont-ils dit, ajoutant que les participants ont «condamné avec force» les violations marocaines des droits de l'homme dans les territoires occupés en particulier au camp de Gdim Izik, près d'El Ayoune. Les militants sahraouis dénoncent aussi les intimidations dont ils étaient victimes par une délégation marocaine composée, dans sa grande majorité, des éléments de la police et des renseignements. Le soulèvement de Gdeim Izik n'était pas motivé par des revendications sociales seulement mais visait surtout à affirmer le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination et à l'édification d'un Etat indépendant. Par ailleurs, les actions menées par le peuple sahraoui sont soutenues par des associations et autres ONG mondiales. Ainsi, l'Association des amis de la Rasd (AARasd) s'est indignée lundi contre des Marocains en «service commandé» qui, selon elle, perturbent la tenue en France de réunions de soutien aux sahraouis. Ces réunions sont autant de «voix de liberté insupportables aux autorités marocaines qui multiplient depuis octobre les provocations et les agressions pour empêcher toute expression des Sahraouis et du Front Polisario». Parmi ces actions, il y a lieu de signaler le sit-in des femmes de prisonniers sahraouis arrêtés après le démantèlement du camp de Gdeim Izik, tenu lundi à Rabat. L'objectif de ce sit-in est l'amélioration de leurs conditions d'incarcération en attendant une solution politique ou un procès juste et équitable.