L'Union européenne est «complice» du pillage des richesses naturelles et des potentialités économiques du Sahara Occidental, estime dans un rapport une ONG internationale qui milite pour l'arrêt de ces violations des résolutions de l'ONU sur ce territoire annexé de force par le Maroc. Selon cette ONG, Western Sahara Resource Watch, l'octroi de la Commission européenne de permis de pêche aux armateurs européens est en quelque sorte assimilé à un pillage des richesses de ce territoire. L'ONG a ainsi appelé la Commission européenne hier à cesser «immédiatement» la délivrance de permis de pêche aux navires européens dans les eaux du Sahara Occidental. Mieux, cette ONG qui milite pour la cessation de toutes activités d'exploitation des richesses naturelles au Sahara Occidental, appelle le commissaire européen à la pêche pour l'arrêt des opérations de pêche par des navires européens jusqu'à ce qu'une solution soit trouvée au conflit opposant le Maroc au Front Polisario sur ce territoire. En 2005, le Maroc avait renouvelé, après plusieurs années de gel, l'accord de pêche octroyé à l'UE pour plus de 250 millions d'euros. Cet accord permet notamment aux pêcheurs européens de venir pêcher dans les eaux du Sahara Occidental, en face des îles Canaries. Le Maroc avait bloqué durant plusieurs années cet accord de pêche, exigeant de l'Union européenne qu'elle s'aligne sur sa politique d'annexion au Sahara Occidental. «Aucun Etat au monde ne reconnaît l'annexion du Sahara Occidental par le Maroc. Et pourtant, l'Union européenne paye des milliers d'euros par an au gouvernement marocain pour permettre aux navires européens de pêcher dans les eaux du Sahara Occidental», déplore Western Sahara Resource Watch. Cette ONG, qui rappelle que la souveraineté du Maroc au Sahara Occidental n'est reconnue par aucun Etat dans le monde, rappelle que «collaborer avec le Maroc, dans ce contexte, dans l'exploitation des ressources naturelles du Sahara Occidental est hautement contraire à l'éthique» et «compromet manifestement» les efforts onusiens pour parvenir à une solution à ce conflit. Cate Lewis, coordinatrice internationale de Western Sahara Resource Watch (WSRW), qui regroupe des organisations de plus de 30 pays de défense contre l'exploitation illégale des ressources naturelles sahraouies, a appelé les Nations unies à agir pour mettre fin à l'exploitation illégale par le Maroc des ressources naturelles du Sahara Occidental. Dans ce contexte, le gouvernement sahraoui a rappelé hier aux Nations unies leur responsabilité dans la défense et la préservation des richesses et ressources naturelles du Sahara Occidental. Le gouvernement du Sahara Occidental a appelé, dans une déclaration rendue publique hier, la communauté internationale et le Conseil de sécurité à assumer leur responsabilité en exigeant du Maroc de se soumettre à la légalité internationale. L'Exécutif sahraoui a également appelé l'ONU et la communauté internationale à une intervention urgente afin de mettre fin au pillage par Rabat des richesses de ce territoire. Le président de la République arabe sahraouie démocratique a à plusieurs reprises dénoncé le pillage illégal des ressources naturelles de la partie du Sahara Occidental occupée par le Maroc. «Nous dénonçons avec l'extrême vigueur la complicité des pays, notamment européens, qui participent d'une manière cruelle au pillage de nos ressources naturelles», avait affirmé il y a quelque temps M. Abdelaziz, lors d'une conférence de presse. Selon le président sahraoui, le Maroc pompe annuellement, en pillant les richesses naturelles du Sahara Occidental, entre 4 et 5 milliards de dollars, notamment dans l'exploitation des gisements de phosphate de Boucraa, et les accords de pêche avec l'UE.