Les sièges de deux filiales de banques françaises dont la réquisition a été annoncée la veille ont été assiégés, hier à Abidjan, par des soldats et des policiers fidèles au président ivoirien sortant Laurent Gbagbo, rapportent des agences de presse. La SGBCI, filiale ivoirienne de Société Générale située dans le quartier d'affaires du Plateau est «sous surveillance» d'une dizaine de membres des Forces de défense et de sécurité (FDS) stationnées devant les entrées, alors qu'un 4x4 de la police était garé à proximité. Les piétons circulaient comme à l'ordinaire devant le siège de la plus grande banque du pays, qui comme d'autres établissements internationaux a suspendu ses activités dans la semaine à la suite de la crise née de la présidentielle du 28 novembre 2010. Une dizaine de policiers et de gendarmes étaient aussi stationnés devant le siège de la Bicici, filiale de la banque française BNP Paribas. Gbagbo avait annoncé jeudi soir son intention de «prendre le contrôle» de banques qui ont fermé cette semaine, notamment la SGBCI et la Bicici. Il s'agit, selon son gouvernement, de «préserver les emplois et assurer l'accès des Ivoiriens et des opérateurs économiques à leurs avoirs» dans «les plus brefs délais». Après la fermeture jeudi soir de la banque africaine Banque Atlantique, au moins six banques, françaises et américaines notamment, ont suspendu leur activité en Côte d'Ivoire depuis lundi. La Banque ivoirienne de crédit (Bicici) avait expliqué sa fermeture temporaire par «la confusion juridique et réglementaire» qui ne lui permettait plus de travailler. Il faut souligner que les menaces de sanctions, voire d'exclusion, agitées vendredi par la Banque centrale des Etats d'Afrique de l'Ouest (BCEAO) contre les banques qui continuent de travailler en Côte d'Ivoire ne leur laissaient d'autre solution. C'est là, l'effondrement du système bancaire, selon des hommes affaires. Ces derniers soutiennent que les banques publiques sont incapables de combler le vide. Cette déstabilisation du secteur bancaire fait suite à la crise post-électorale opposant Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, dont l'élection a été reconnue par une grande partie de la communauté internationale.