Le président de la Commission de l'Union africaine (UA), Jean Ping, a entamé hier une visite à Abidjan pour des entretiens avec les acteurs politiques ivoiriens sur une sortie de crise post-électorale en Côte-d'Ivoire, ont rapporté des agences de presse. A son arrivée dans la capitale ivoirienne, M. Ping s'est rendu au quartier administratif du Plateau qui abrite le palais présidentiel occupé par le président sortant Laurent Gbagbo qui s'est autoproclamé vainqueur de la dernière élection présidentielle. Après la fin de ses entretiens avec Laurent Gbagbo, le président de la Commission de l'UA se rendra au quartier général du président élu Alassane Ouattara, consacré par les urnes et reconnu par la communauté internationale dont l'Organisation panafricaine, ont précisé les agences. La situation en Côte d'Ivoire s'est aggravée jeudi lorsque les forces de l'ordre ont dispersé des manifestants partisans d'Alassane Ouattara qui se dirigeaient à la télévision d'Etat ivoirienne, contrôlée par Gbagbo. Cette intervention a fait neuf morts et plusieurs blessés, selon un bilan provisoire donné par des médias. L'ensemble de la communauté internationale a reconnu la victoire de M. Ouattara au scrutin présidentiel du 28 novembre et appelé M. Gbagbo à céder le pouvoir. Des affrontements qui ont éclaté, entre partisans des deux concurrents pour la présidence Laurent Gbagbo et Alassanne Ouatarra ont fait au moins six morts et huit blessés, selon un bilan provisoire communiqué par des sources concordantes. Selon ces mêmes sources, quatre personnes ont été tuées par balles à Abidjan au moment où les forces de l'ordre, fidèles au président sortant Laurent Gbagbo, ont dispersé des partisans d'Alassane Ouattara qui marchaient vers la télévision d'Etat ivoirienne pour en prendre le contrôle. De leur côté, les Forces nouvelles (FN, ex-rébellion) qui protègent M. Ouattara, retranché dans l'hôtel du Golf, à Cocody, qui lui sert de "présidence", ont fait état de deux tués dans leurs rangs, et d'un blessé. A Yamoussoukro (centre), sept personnes ont été blessées par balles lorsque les forces de l'ordre fidèles à M. Gbagbo ont dispersé une manifestation de partisans de M. Ouattara, ont indiqué des témoins cités par des médias. Un précédent bilan de ces violences donné auparavant par des médias a fait état de quatre morts. L'ensemble de la communauté internationale a reconnu la victoire de M. Ouattara au scrutin présidentiel du 28 novembre et appelé M. Gbagbo à céder le pouvoir ce que ce dernier refuse toujours. Aussi, les forces de l'ordre fidèles à Laurent Gbagbo, l'un des deux présidents proclamés de la Côte-d'Ivoire ont quadrillé hier la capitale économique Abidjan. Selon ces sources, le quartier d'Abobo (nord), favorable au président élu Alassane Ouattara et théâtre jeudi de manifestations, a été sous haute surveillance des gendarmes et de militaires déployés en force. Même constat aux quartiers d'Abobo (nord), Adjamé (nord) et Yopougon (sud, fief de Laurent Gbagbo) où la circulation était quasi-inexistante, sans transport en commun et seulement quelques rares taxis, et l'activité très réduite, selon les mêmes sources. Les Forces de défense et de sécurité (FDS) fidèles à Laurent Gbagbo, tenaient toujours le barrage qui permet d'accéder à l'hôtel, qui sert de quartier général du camp d'Alassane Ouattara et de son Premier ministre Guillaume Soro. La sécurité de l'hôtel est assurée par les forces armées des forces nouvelles (FN, ex-rébellion) ainsi que par les Casques bleus de l'ONU qui en gardent l'entrée principale avec six véhicules blindés. Le siège de la télévision d'Etat ivoirienne (RTI), situé dans le quartier de Cocody, était bouclé par au moins une centaine de gendarmes, militaires et policiers. Aussi, quelque 800 Casques bleus étaient postés jeudi autour de l'Hôtel du Golf d'Abidjan où se trouve Alassane Ouattara, un des deux présidents proclamés de Côte d'Ivoire, ont rapporté des agences de presse citant un porte-parole de l'ONU. Ils y ont apporté de l'eau et des carburants en cas d'hostilités, a ajouté ce porte-parole, Farhan Haq. Le chef des opérations de maintien de la paix de l'ONU Alain Le Roy a tenu informé jeudi le Conseil de sécurité sur les troubles en Côte d'Ivoire, ont indiqué des diplomates.