La prorogation de l'accord de pêche UE-Maroc contribuera à saper le processus politique redynamisé par l'envoyé personnel onusien, Christopher Ross, a indiqué le représentant du Front Polisario auprès des Nations unies, Ahmed Boukhari, cité par l'Agence sahraouie SPS. Cet avertissement, lancé dans un message adressé à la présidente en exercice du Conseil de sécurité souligne que la prorogation de l'accord «permettra au Maroc d'exploiter de manière illicite les richesses halieutiques des eaux territoriales du Sahara occidental». «Cette exploitation illégale et continue des richesses du Sahara occidental sape les négociations entre le Front Polisario et le Maroc», a affirmé le diplomate sahraoui en soulignant l'impératif de «cesser immédiatement toute activité illégale concernant l'exploitation des richesses du Sahara occidental». Le représentant du Polisario explique une nouvelle fois que toute opération d'exploration ou d'exploitation des richesses naturelles du Sahara occidental doit être menée avec l'accord préalable du peuple sahraoui. C'est en ce sens d'ailleurs que le président sahraoui Mohamed Abdelaziz a sollicité l'intervention des Nations unies auprès de l'UE pour empêcher la prolongation de l'actuel accord de pêche. Pour sa part, le service juridique du Parlement européen avait déclaré en février 2010 dans un avis juridique que «la pêche des navires européens dans les eaux territoriales du Sahara occidental représente une violation du droit international». Plus grave encore, cet avis confirme que la population sahraouie n'a jamais reçu de contrepartie pour l'exploitation de ses propres et riches ressources halieutiques. Par ailleurs et concernant la situation dans les territoires occupés, l'ONG américaine, le Centre Robert F. Kennedy (RFK) pour la justice et les droits de l'homme, a dénoncé le climat «de terreur et de répression qui règne dans le Sahara occidental occupé par le Maroc après l'attaque du camp de Gdiem Izik, le 8 novembre 2010. Dans un rapport rendu public, le centre RFK soutient que «cette situation conjuguée à la violence de l'assaut militaire lancé contre les Sahraouis par les forces sécuritaires marocaines pour le démantèlement du camp de Gdiem Izik renforcent la nécessité d'une surveillance internationale impartiale des droits de l'homme au Sahara occidental».