Avertissement n Le représentant du Front Polisario aux Nations unies, Ahmed Boukhari, a averti l'ONU que le Front Polisario ne pourra poursuivre les négociations avec le Maroc si Aminatou Haïdar décède. Le diplomate sahraoui a indiqué dans une déclaration à l'agence de presse espagnole, rapportée par l'agence de presse sahraouie (SPS), hier, qu'il avait eu des entretiens avec les pays membres du Conseil de sécurité et exprimé la préoccupation du Front Polisario, car aucune solution n'a été trouvée concernant l'affaire Aminatou Haïdar. Selon la même source, le responsable sahraoui a rencontré l'envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies, Christopher Ross, et lui a fait part de ses «craintes» quant au danger qu'encourt Aminatou Haïdar, soulignant qu'«il n'est pas question de poursuivre les négociations avec le cadavre d'Aminatou Haïdar sur la table». M. Boukhari a précisé que si Aminatou Haïdar décédait, cela porterait un «coup fatal» aux négociations entre le Front Polisario et le Maroc parrainées par les Nations unies. L'état de santé de la militante sahraouie, Aminatou Haïdar, s'est dégradé encore plus hier, après 24 jours de grève de la faim à l'aéroport de Lanzarote, pour réclamer son retour au Sahara occidental occupé d'où elle a été expulsée par le Maroc, tandis que plusieurs partis politiques et ONG continuent de demander au gouvernement espagnol de faire pression sur ce pays pour qu'elle puisse rentrer chez elle. «Son état de santé se dégrade de plus en plus mais elle est consciente. On craint pour sa vie», a déclaré le président de la Fédération espagnole des institutions solidaires avec le peuple sahraoui (Fedissa), Carmelo Ramirez. «Aminatou Haïdar ne veut pas mourir, elle veut seulement rester en vie pour pouvoir rentrer chez elle auprès de ses deux enfants», a-t-il ajouté, en relevant qu'elle n'a pas pu quitter sa pièce depuis quatre jours pour rejoindre le hall de l'aéroport. Rappelant que Mme Haïdar a refusé depuis plusieurs jours toute assistance médicale, Ramirez a accusé les gouvernements espagnol et marocain, ainsi que l'UE et la communauté internationale de «la pousser vers la mort», affirmant qu'il est «intolérable que la communauté internationale demeure impassible et n'oblige pas le Maroc à autoriser le retour de Haïdar chez elle». Le président sahraoui et secrétaire général du Front Polisario, Mohamed Abdelaziz, a appelé, hier, le Président américain, Barack Obama, à intervenir en urgence pour sauver la vie de la militante sahraouie des droits de l'Homme, Aminatou Haïdar. Dans un message adressé au Président Obama, le Président sahraoui a souligné que «Mme Aminatou Haïdar n'a qu'une revendication simple et légitime, celle de revenir en toute liberté et dignité dans son pays auprès de ses deux enfants et de sa famille dont elle a été éloignée de force par les autorités marocaines.»