La France « a toujours été convaincue de la nécessité de trouver une solution à la question du Sahara occidental dans le cadre des Nations unies », souligne le Quai d'Orsay. Le président sahraoui, Mohamed Abdelaziz, a appelé hier le président français, Nicolas Sarkozy, à intervenir auprès du Maroc pour sauver la vie de la militante sahraouie, Mme Aminatou Haïdar, qui a entamé son 23e jour de grève de la faim à l'aéroport de Lanzarote (îles Canaries). « La Gandhi sahraouie ne peut être laissée mourir à petit feu sur un territoire européen », écrit le président sahraoui dans une lettre adressée au président français qu'il a appelé à « intervenir auprès du Maroc pour lui permettre de retourner dans son pays et retrouver ses deux enfants à Laâyoune, capitale occupée du Sahara occidental d'où elle a été expulsée le 14 novembre dernier », a indiqué hier l'Agence de presse sahraouie (SPS). Le président de la RASD a souligné dans sa lettre à Sarkozy que « la France ne peut rester les bras croisés devant ce grave reniement des droits de l'homme, qui heurte de front les conventions internationales, s'agissant d'une militante des droits humains lauréate de prestigieux prix internationaux ». Cet appel n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd puisque le même jour, le Quai d'Orsay a réagi. En effet le porte-parole du Quai d'Orsay, Bernard Valero, a estimé hier que la France « a toujours été convaincue de la nécessité de trouver une solution à la question du Sahara occidental dans le cadre des Nations unies et dans l'esprit des résolutions 1813 et 1871 du Conseil de sécurité ». L'ONU au pied du mur « Nous encourageons les parties à la reprise des négociations. La persistance d'un blocage n'est dans l'intérêt d'aucune d'elles », a-t-il remarqué. S'agissant du droit au retour chez elle d'Aminatou Haïder, Paris « espère une solution rapide » La France, a déclaré le porte-parole du Quai d'Orsay, est « informé de la situation de Mme Aminatou Haïdar dont l'état de santé est préoccupant ». Bernard Valero a rappelé que l'Espagne « a demandé son aide » au secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon, qui « a appelé les parties à étudier toute mesure susceptible de permettre de sortir de cette impasse ». Mais le Polisario n'est pas près de reprendre les négociations tant que Aminatou n'ait pas regagnée sa patrie. Son représentant aux Nations unies, M. Ahmed Boukhari, a averti, hier, dans un message à l'Organisation onusienne que le Front Polisario « ne peut poursuivre les négociations avec le Maroc si Aminatou Haïdar décède ». Le diplomate sahraoui a indiqué dans une déclaration à l'agence de presse espagnole et rapportée par l'Agence de presse sahraouie (SPS) hier qu'il avait eu des entretiens avec les pays membres du Conseil de sécurité et exprimé la préoccupation du Front Polisario car aucune solution n'a été trouvée concernant l'affaire Aminatou Haïdar. Selon la même source, le responsable sahraoui a rencontré l'envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies, Christopher Ross, et lui a fait part de ses « craintes » quant au danger qu'encourt Aminatou Haïdar. Pour M. Boukhari, « il n'est pas question de poursuivre les négociations avec le cadavre d'Aminatou Haïdar sur la table ». Il a averti aussi que si Aminatou Haïdar décède, cela portera un « coup fatal » aux négociations entre le Front Polisario et le Maroc parrainées par les Nations unies. Voilà qui met l'ONU et la communauté « internationale » devant leurs responsabilités. Agences, Hassan Moali